Au Sénégal, une décision judiciaire majeure vient d’être prise par la Cour suprême, confirmant la condamnation à six mois de prison avec sursis de l’opposant Ousmane Sonko. Il était accusé de diffamation à l’encontre de Mame Mbaye Niang, l’actuel ministre du Tourisme. Cette décision, prononcée le 5 janvier, soulève des questions quant à l’éligibilité de Sonko pour les prochaines élections présidentielles.
L’affaire a débuté le 8 mai 2023, lorsque Sonko a été condamné en appel pour diffamation et injure publique. Il avait accusé publiquement Mame Mbaye Niang d’être impliqué dans des détournements présumés, selon un rapport de l’Inspection générale d’État. Cette condamnation en appel est maintenant confirmée par la plus haute juridiction du pays.
Ce jugement intervient dans un climat politique tendu au Sénégal. Sonko, leader du parti Pastef et troisième à la présidentielle de 2019, est une figure majeure de l’opposition. En première instance, il avait été condamné à deux mois de prison avec sursis et 200 millions de francs CFA de dommages-intérêts. Par ailleurs, il fait face à d’autres charges, notamment pour “corruption de la jeunesse”, pour lesquelles il a été condamné à deux ans de prison ferme le 1er juin.
Cette décision de la Cour suprême pourrait avoir un impact significatif sur les élections présidentielles prévues le 25 février. L’éligibilité de Sonko, compte tenu de sa condamnation, devient une question cruciale. Sa participation ou son absence influencera fortement le paysage politique sénégalais et les dynamiques de l’élection.
La confirmation de la condamnation de Sonko par la Cour suprême a suscité de vives réactions au sein de la sphère politique et parmi la population. Les partisans de Sonko voient en cette décision une manœuvre politique visant à écarter un opposant sérieux, tandis que ses détracteurs la considèrent comme une affirmation de l’État de droit.
En définitive, l’affaire Sonko soulève des questions fondamentales sur la démocratie et la justice au Sénégal. Elle met en lumière les défis auxquels le pays est confronté en matière de liberté d’expression, de justice équitable et de processus électoral transparent. Les prochains mois seront déterminants pour l’avenir politique de Sonko et pour la stabilité du Sénégal.