Le gouvernement sénégalais a annoncé la dissolution du parti politique Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la Fraternité (Pastef Les patriotes), dirigé par l’opposant Ousmane Sonko. Cette décision a été prise en raison des appels fréquents lancés par le parti à ses partisans pour des mouvements insurrectionnels, qui ont eu des conséquences désastreuses, notamment des pertes en vies humaines, des blessés, ainsi que des actes de saccage et de pillage de biens publics et privés. Le ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Diop, a confirmé que les graves troubles à l’ordre public observés au cours de la première semaine de juin 2023, ainsi que ceux de mars 2021, ont joué un rôle prépondérant dans cette décision.
Un opposant sous les projecteurs
Cette dissolution intervient peu de temps après l’arrestation d’Ousmane Sonko vendredi dernier suite à un incident avec un gendarme. Le leader de Pastef a été inculpé et placé sous mandat de dépôt par le juge d’instruction. Le parti Pastef, créé par Sonko en janvier 2014 alors qu’il était agent des impôts et domaines, avait obtenu un seul siège lors des élections de 2017, après avoir été radié de la fonction publique pour manquement grave. Cependant, lors des législatives de 2022, dans le cadre de l’inter-coalition de l’opposition, Pastef Les patriotes a réussi à remporter 27 sièges à l’Assemblée nationale, sur un total de 165.
Conformité aux obligations des partis politiques
Le gouvernement a justifié la dissolution du parti Pastef en soulignant que les événements récents constituaient un sérieux et permanent manquement aux obligations des partis politiques. Cette mesure radicale a été prise en vertu du décret N° 2023-1407 du 31 juillet 2023. Selon le communiqué du ministre de l’Intérieur, les biens du parti dissous seront liquidés conformément aux dispositions légales et réglementaires en vigueur.