La plateforme appelée « F24 », qui rassemble plus d’une centaine de signataires parmi les partis politiques d’opposition, les organisations de la société civile, les syndicats et les personnalités indépendantes, a été lancée le 16 avril. Cette coalition s’oppose à une éventuelle candidature du président Macky Sall pour un troisième mandat lors des élections présidentielles prévues en février 2024. Cette initiative rappelle le mouvement « M23 », qui s’était opposé à un troisième mandat de l’ancien président Abdoulaye Wade en 2011-2012.
Les propos de Mamadou Mbodj, ancien membre du M23 et actuel coordinateur de la plateforme F24, reflètent les motivations de la coalition. Il déplore le recul démocratique au Sénégal et estime qu’il est regrettable de devoir à nouveau se battre contre un troisième mandat. Toutefois, il se veut optimiste quant à la mobilisation des citoyens sénégalais et considère que la force dissuasive du F24 est supérieure à celle du M23.
Les signataires du F24 incluent des acteurs déjà présents dans le M23, tels que le mouvement « Y’en a Marre » et le défenseur des droits de l’homme Alioune Tine. Cependant, certains signataires qui s’étaient opposés à la candidature d’Abdoulaye Wade en 2011-2012, soutiennent aujourd’hui une candidature de Macky Sall pour un troisième mandat. La coalition est une entité hétéroclite qui compte de nouveaux acteurs, selon Birame Souleye Diop, président du groupe parlementaire de la coalition d’opposition « Yewwi Askan Wi ».
Le F24 est comparable au M23 dans la mesure où il est une coalition d’entités diverses. Toutefois, il existe des différences notables dans les moyens et les perspectives de la nouvelle initiative. À l’époque, le M23 n’avait pas réussi à faire reculer Abdoulaye Wade sur la question du troisième mandat. Il reste à voir si le F24 parviendra à ses fins. La première manifestation est prévue pour le 12 mai prochain.
Les craintes d’un troisième mandat au Sénégal
Le Sénégal est confronté aux craintes d’un troisième mandat présidentiel depuis que le président Macky Sall a annoncé la possibilité d’un amendement constitutionnel qui permettrait un troisième mandat. Cela a suscité des inquiétudes quant à l’avenir de la démocratie au Sénégal. Les membres du F24 craignent que l’agenda politique du président Macky Sall soit plus important que les intérêts du peuple sénégalais et que cela conduise à un recul démocratique.
Fatoumata Diallo