Une audience dans le cadre du procès d’Ousmane Sonko pour viols présumés s’est tenue ce 23 mai 2023 à Dakar, malgré l’absence de l’opposant politique. La semaine dernière, le procès avait été renvoyé d’office, mais cette fois-ci, les avocats de la défense ont quitté la salle après que le président de la chambre ait refusé de reporter le procès. Ousmane Sonko, leader du parti Pastef et principal accusé, n’a pas fait le déplacement depuis Ziguinchor, sa ville d’origine située dans le sud du pays et où il est maire.
Malgré l’absence de Sonko, Adji Sarr, l’accusatrice, a commencé à témoigner lors de l’audience. Vêtue d’un boubou rouge, elle a expliqué en wolof le fonctionnement du salon de massage où elle travaillait et a détaillé les différents types de prestations proposées, allant du massage simple au massage sensuel avec finition. Adji Sarr a réitéré ses accusations contre Ousmane Sonko en fournissant des détails sur les dates, les circonstances et les positions, parfois de manière crue, ce qui a suscité des réactions dans la salle d’audience. Elle a affirmé qu’il l’avait forcée.
La version d’Adji Sarr a été contredite par la propriétaire du salon de massage, Ndèye Khady Ndiaye, qui est poursuivie pour complicité de viol. Cette dernière a souligné des incohérences, notamment concernant les dates. Elle a affirmé qu’Adji Sarr ne lui avait jamais parlé de ses accusations de viol et a rejeté les descriptions des massages pratiqués dans son salon de beauté.
Tous les avocats de la défense ont quitté la salle de manière prématurée, dès la mi-journée. Selon les avocats d’Ousmane Sonko, leur client n’aurait pas reçu une citation à comparaître conforme aux procédures légales. Ils ont donc demandé un renvoi du procès, arguant que les conditions de sa comparution n’avaient pas été respectées et soulignant la nécessité de consulter l’intégralité du dossier. Les avocats de la défense ont protesté contre la décision du président de la chambre de maintenir le procès, entraînant leur retrait de la salle d’audience.