Ce 27 décembre 2024 marque un tournant politique majeur au Sénégal. Ousmane Sonko, Premier ministre depuis avril, présente sa déclaration de politique générale devant l’Assemblée nationale. Ce moment, hautement attendu, doit révéler les grandes orientations de son gouvernement pour les mois et années à venir. L’objectif est clair : engager le pays dans la mise en œuvre de l’Agenda national de transformation 2050.
Dans un discours perçu comme un exercice de pédagogie, le chef du gouvernement détaillera les priorités de son mandat. Parmi elles, la décentralisation de l’économie à travers le développement des pôles territoriaux, la promotion de la bonne gouvernance et un accent particulier sur la formation professionnelle. Avec un chômage dépassant 23 %, ce dernier enjeu est crucial pour un pays confronté à une forte migration de sa jeunesse.
Initialement prévu après les élections législatives d’avril, le discours a été reporté en raison d’un imbroglio réglementaire au sein de l’Assemblée. Cette période d’instabilité a été marquée par des élections législatives anticipées et des débats houleux sur le budget. Aujourd’hui, Ousmane Sonko s’exprime dans un hémicycle largement acquis à sa cause, grâce au soutien du président Bassirou Diomaye Faye, élu pour conduire ce programme ambitieux.
L’Agenda national de transformation 2050 ambitionne de restructurer le Sénégal sur le long terme. Le Premier ministre est attendu sur des questions telles que l’amélioration de la gouvernance publique et l’inclusion économique des zones rurales. Les observateurs anticipent aussi des annonces sur la transition énergétique et les politiques sociales, deux piliers pour garantir une croissance durable et inclusive.
Après le discours, un débat s’ouvrira entre le Premier ministre et les députés, permettant à ces derniers de poser leurs questions et de tester les priorités gouvernementales. Cette étape cruciale précède un second passage prévu le 30 décembre, où Ousmane Sonko engagera la responsabilité de son gouvernement, conformément à l’article 86 de la Constitution.
Le débat parlementaire se conclura par l’adoption du budget 2025, un outil indispensable pour mettre en œuvre les politiques publiques annoncées. Ce budget, qui doit être voté avant la fin de l’année, reflète les ambitions du président et de son Premier ministre. Pour Ousmane Sonko, il s’agit aussi d’un test politique : convaincre les Sénégalais que son gouvernement est à la hauteur des défis du pays.