Les États-Unis et les Nations Unies ont publiquement dénoncé l’action du gouvernement de Khartoum qui bloque l’acheminement de l’aide humanitaire vers le Darfour. Cette région de l’ouest du Soudan, déjà affaiblie par une guerre prolongée, est confrontée à une menace de famine qui pèse sur 12 millions de ses habitants.
La décision de Khartoum d’interdire le passage des convois d’aide via la frontière avec le Tchad paralyse l’assistance nécessaire aux populations des zones contrôlées par les Forces de soutien rapide (FSR) dirigées par le général Mohamed Hamdan Daglo, alias “Hemedti”. Cette mesure aggrave la situation humanitaire déjà précaire dans ces secteurs.
Le Soudan est plongé dans un conflit depuis dix mois, opposant l’armée régulière aux FSR. Cette guerre interne a entraîné une crise humanitaire sans précédent, exacerbée par le récent blocage de l’aide. Les organisations humanitaires, dont le Programme alimentaire mondial (PAM), sont particulièrement inquiètes face à cette situation qui empêche toute forme de secours.
L’incapacité de transporter l’aide alimentaire nécessaire du Tchad vers le Darfour signale une période critique pour la région. Les interdictions de passage entre les zones contrôlées par l’armée et celles sous l’emprise des paramilitaires, sur fond d’accusations de terrorisme, risquent de plonger le Darfour dans une catastrophe alimentaire imminente. La faim atteint des niveaux record, et les rapports sur l’insécurité alimentaire extrême et la mort d’enfants de faim dans les camps sont alarmants.
Face aux critiques internationales, le ministère soudanais des Affaires étrangères réfute les accusations portées par Washington, arguant que la frontière avec le Tchad est un point d’entrée pour les armes, utilisées, selon lui, dans les atrocités commises contre la population soudanaise.