Des centaines de Soudanais ont dû quitter précipitamment la ville de Nyala le 13 août 2023, suite à une violente attaque menée par les paramilitaires. La situation précaire dans le Darfour-Sud se détériore davantage alors que ces groupes armés s’opposent depuis quatre mois à l’armée régulière.
Le 13 août 2023, la ville de Nyala, située dans le sud du Darfour, a été violemment attaquée par les forces de soutien rapide (FSR), des paramilitaires agissant en marge du conflit en cours. Des témoignages rapportent que plusieurs dizaines de véhicules militaires ont convergé vers la ville, et des roquettes ont touché des habitations. Ces événements ont poussé des centaines de civils à fuir la zone, craignant pour leur vie.
La guerre qui oppose l’armée régulière soudanaise aux forces de soutien rapide perdure depuis quatre mois. Cette situation conflictuelle a eu des conséquences dévastatrices dans différentes régions du Soudan, notamment à El-Geneina, la capitale du Dar massalit-Occidental. Des allégations de « crimes contre l’humanité » ont été évoquées par l’ONU dans cette région, accentuant l’urgence de la situation.
Des sources fiables ont signalé des massacres de civils et des assassinats à caractère ethnique dans la région du Darfour. Ces actes violents sont attribués aux paramilitaires dirigés par le général Mohamed Hamdan Dogolo, également connu sous le nom de Hemedti, ainsi qu’aux milices arabes alliées à ces groupes. L’histoire sombre de Hemedti remonte aux années 2000, où il avait orchestré des actes de violence à l’encontre des minorités ethniques, sous l’ordre de l’ancien président déchu Omar el-Béchir. Selon un chercheur de l’Université de Yale, la brutalité des violences en cours est comparable à celle observée lors du génocide au Darfour en 2003/2004, suscitant de vives inquiétudes quant à l’ampleur des atrocités en cours.