Le 26 mars 2025, le vice-président du Soudan du Sud, Riek Machar, a été placé en résidence surveillée par les forces de sécurité, dans une action qui a choqué le pays. Selon son parti, le SPLM-IO, le ministre de la Défense et le chef de la sécurité nationale ont investi sa résidence sous une protection armée et l’ont désarmé, avant de délivrer un mandat d’arrêt à son encontre. Ces événements s’inscrivent dans un contexte de tensions politiques croissantes, qui mettent en péril l’accord de paix signé après la guerre civile de 2013 à 2018.
D’après le SPLM-IO, la procédure suivie pour placer Riek Machar en résidence surveillée soulève de vives inquiétudes. Non seulement ses gardes du corps ont été désarmés, mais la saisie de sa liberté a été opérée sans respecter les procédures légales prévues, notamment la levée de son immunité parlementaire. Le parti accuse le gouvernement de procéder à une arrestation politique, sans fondement juridique, qualifiant ces actes d’”anticonstitutionnels”. Ce retournement des événements a provoqué une onde de choc parmi les partisans de Machar, qui dénoncent une atteinte à la démocratie et à la stabilité du pays.
L’arrestation de Riek Machar survient dans un contexte déjà tendu entre les principaux acteurs du pouvoir au Soudan du Sud. Après cinq années de guerre civile fratricide, un accord de paix en 2018 a permis à Salva Kiir, président du pays, et à Riek Machar de parvenir à un partage du pouvoir. Cependant, cette paix fragile reste confrontée à des défis majeurs : rivalités internes, instabilité politique et conflits intercommunautaires. L’arrestation de Machar vient fissurer davantage cet équilibre déjà précaire, ravivant les inquiétudes sur le respect des engagements pris dans le cadre de l’accord de paix revitalisé.
Cette nouvelle escalade pourrait avoir des répercussions graves sur l’avenir politique du Soudan du Sud. La mise en résidence surveillée de Riek Machar pourrait non seulement raviver les tensions entre les factions politiques rivales, mais aussi compromettre les efforts internationaux pour stabiliser le pays. De nombreux observateurs s’inquiètent de l’impact négatif sur les négociations en cours pour une réconciliation durable. Si l’accord de paix est effectivement violé, cela pourrait entraîner une reprise des violences et des sanctions de la communauté internationale. Les prochains jours seront cruciaux pour déterminer si une issue diplomatique sera trouvée ou si la situation dégénérera.
Certains experts soulignent que cette manœuvre pourrait être une tentative du gouvernement de Salva Kiir d’affirmer son autorité et d’éliminer un concurrent politique de taille. En effet, Riek Machar, en tant que leader de l’opposition et figure centrale du SPLM-IO, représente une menace politique potentielle pour Kiir. Pour les partisans de Machar, cette arrestation est une tentative de l’empêcher de jouer un rôle majeur dans le processus de reconstruction du pays. Le retrait temporaire du leader rebelle pourrait également ralentir le processus de paix et aggraver les divisions au sein de la population sud-soudanaise.
Les réactions à cet événement sont partagées. Certains membres de la communauté internationale, notamment les Nations Unies, ont exprimé leurs préoccupations concernant le respect de l’état de droit et des droits de l’homme au Soudan du Sud. Des ONG et des militants des droits humains appellent à une action immédiate pour garantir la sécurité de Riek Machar et éviter une nouvelle escalade de la violence. À l’intérieur du pays, les réactions sont également vives, certaines régions marquées par des manifestations de soutien à Machar, tandis que d’autres se disent inquiètes de l’avenir politique du pays.