Des centaines, voire des milliers de prisonniers ont réussi à s’échapper de plusieurs prisons, notamment dans la région de Khartoum, ces derniers jours. Parmi les évadés figurent des personnes accusées des crimes les plus graves commis sous l’ancien régime d’Omar el-Béchir, comme Ahmed Harun, ancien ministre de l’Intérieur, recherché par la Cour pénale internationale (CPI) depuis 2007 pour des crimes contre l’humanité au Darfour. Les gardes de la prison de Kober, où il était détenu, l’auraient laissé partir et il serait actuellement dans un endroit sûr. Dans un contexte chaotique, les Forces de soutien rapide (FSR) et l’armée se sont accusées mutuellement d’avoir contribué à ces évasions massives.
Des incidents graves ont été signalés dans d’autres centres de détention soudanais, notamment à la prison d’Al-Huda, dans la région de Khartoum, où des gardes ont été tués et des prisonniers libérés. Le général al-Burhan a accusé les FSR d’être responsables de cette attaque, tandis que leur chef, le général Hemedti, a nié les accusations et dénoncé une campagne de mensonges des Forces armées soudanaises. D’autres évasions ont été signalées, comme celle de Soba, dans le sud-est de Khartoum, où 6 000 détenus se seraient évadés après trois jours de manifestations contre le manque d’eau et de nourriture. Des centaines de femmes se seraient également échappées de la prison des femmes d’Omdurman après le bombardement du bâtiment.
La situation actuelle suscite des interrogations quant au sort de l’ancien dictateur Omar el-Béchir, recherché par la CPI pour crimes de guerre et contre l’humanité. Selon certaines sources, il se trouverait actuellement à l’hôpital, mais d’autres affirment qu’il aurait été enlevé de la prison de Kober lors d’une attaque récente menée par les paramilitaires. La rivalité entre les Forces de soutien rapide et l’armée est également mise en évidence dans cette situation chaotique, chaque partie accusant l’autre d’avoir contribué aux évasions massives de prisonniers.