Les États-Unis ont exprimé leur colère à l’égard du Soudan, le 1er février 2023. Washington a convoqué l’ambassadeur soudanais suite à la libération le 30 janvier dernier, d’un terroriste condamné à mort. Abdel Ra’uf Abuzaid avait été jugé pour son implication dans l’attentat qui a tué l’humanitaire américain John Granville et son chauffeur, qui travaillaient pour l’agence USAID, en 2008.
La Cour suprême soudanaise a libéré Abdel Ra’uf Abuzaid, le 30 janvier 2023. Et les États-Unis ont vu rouge. Dans sa première réaction, le Département d’État, le ministère des Affaires étrangères américain, s’est dit « profondément troublé par le manque de transparence qui a amené à cette décision », demandant également « des clarifications » au Soudan.
Mais hier soir, le porte-parole de la diplomatie américaine, Ned Price, est allé plus loin : « Nous condamnons fermement cette libération unilatérale. Nous appelons le gouvernement soudanais à utiliser tous les moyens légaux pour revenir sur cette décision et arrêter de nouveau Abdel Ra’uf Abuzaid. Nous continuons à demander à ce qu’il soit tenu pleinement responsable pour ces meurtres. »
Ned Price ajoute : « Aujourd’hui, nous convoquons l’ambassadeur soudanais aux États-Unis. Par ailleurs, notre ambassadeur au Soudan, John Godfrey, a contacté les plus hautes autorités soudanaises, et notre secrétaire adjoint Peter Lord sera à Khartoum la semaine prochaine, où il exigera des actes dans ce problème très sensible. Nous ne cèderons pas. »
Deux autres suspects sont toujours en cavale
Selon la famille du terroriste, les juges auraient consulté le ministère des Affaires étrangères. Khartoum aurait décidé de le relâcher suite à l’accord bilatéral de 2020 qui prévoyait des dommages et intérêts payés par le Soudan pour des actes terroristes passés, notamment pour le meurtre de John Granville.
« Les Soudanais affirment que la famille de John Graville a pardonné mais c’est faux, a rétorqué Ned Price. Par ailleurs, l’accord bilatéral de 2020 ne concernait pas l’emprisonnement d’Abuzaid ou sa condamnation. Nous avons évoqué cette affaire dans les termes les plus fermes avec les Soudanais pour nous assurer que justice soit faite. L’auteur de cette horrible attaque terroriste devrait rester en prison ».
Quinze ans après l’attentat, le dossier est d’ailleurs loin d’être refermé puisque deux autres suspects sont toujours en cavale. Les Américains offrent une récompense de 5 millions de dollars pour toute information aidant à leur capture.
rfi