La Somalie vient de recevoir un appui significatif de l’Égypte dans son opposition à l’accord récemment signé entre l’Éthiopie et le Somaliland. Ce mois de janvier, un accord-cadre a été établi entre l’Éthiopie et le Somaliland, un territoire autoproclamé indépendant mais non reconnu internationalement, provoquant des tensions avec la Somalie.
L’accord entre l’Éthiopie et le Somaliland prévoit un accès éthiopien à la mer via la côte du Somaliland, ainsi que la construction d’un port et d’une base militaire navale. Cet accord est perçu par la Somalie comme une violation de sa souveraineté, déclenchant une quête de soutien international. L’Égypte, répondant à cet appel, a exprimé un soutien ferme à la cause somalienne.
Le Somaliland, bien que se déclarant indépendant, reste officiellement une partie de la Somalie, pays avec lequel il entretient des relations complexes. La réaction de Mogadiscio à l’accord souligne les tensions existantes et met en lumière les enjeux régionaux. L’Égypte, pour sa part, possède des intérêts géopolitiques spécifiques, notamment en opposition à l’Éthiopie concernant des questions telles que le barrage de la Renaissance sur le Nil.
Le soutien de l’Égypte à la Somalie s’inscrit dans une logique de contrebalance à l’influence éthiopienne dans la région. Les déclarations du président égyptien Al Sissi et le renforcement des liens diplomatiques entre Le Caire et Mogadiscio indiquent une escalade potentielle des tensions. Les implications sont vastes, touchant la sécurité régionale, la lutte contre le terrorisme, et les équilibres de pouvoir dans la Corne de l’Afrique.
Le soutien égyptien, au-delà de la solidarité musulmane, reflète des considérations stratégiques profondes. La présence militaire éthiopienne dans le Somaliland, notamment la création d’une base navale, inquiète Le Caire, soucieux de maintenir son influence dans la région de la mer Rouge et le golfe d’Aden. Cette dynamique pourrait influencer la géopolitique maritime régionale, en particulier autour du canal de Suez.
La tension entre la Somalie et l’Éthiopie, avec l’implication égyptienne, soulève des inquiétudes quant à l’escalade potentielle du conflit. Une rupture des relations somalo-éthiopiennes pourrait avoir des conséquences graves, notamment sur la coopération en matière de sécurité et la lutte contre les groupes terroristes comme les shebabs. La stabilité régionale est ainsi en jeu, avec un risque d’instabilité accrue si le conflit s’intensifie.