L’industrie des panneaux solaires en Chine fait face à une grosse crise de surproduction. Les grandes entreprises sont forcées de vendre leurs panneaux à perte. La demande mondiale a diminué et les sanctions des pays occidentaux compliquent encore plus la situation. L’Afrique est souvent vue comme un marché potentiel pour ces produits, mais beaucoup de défis empêchent cette solution.
Les entreprises chinoises comme JinkoSolar, Longi Green Technology, et Trina Solar perdent beaucoup d’argent, principalement à cause d’une guerre des prix. Pour essayer de stabiliser le marché, l’Association chinoise de l’industrie photovoltaïque a proposé un prix minimum. Cependant, cette mesure n’est pas suffisante face aux restrictions commerciales imposées par l’Amérique et l’Europe. Pour éviter ces barrières, certaines entreprises déplacent leur production en Asie du Sud-Est, mais cela ne règle pas le problème de la surproduction.
Le problème de surproduction est dû à l’optimisme des fabricants, qui pensaient que la demande allait beaucoup augmenter après la pandémie. Ils ont aussi investi massivement pour augmenter leur capacité de production. Cela a conduit à une offre mondiale de 1 100 GW, alors que la demande n’est que de 425 GW, selon l’Agence internationale de l’énergie. Les usines chinoises tournent donc à moitié de leurs capacités, ce qui aggrave les pertes.
L’Afrique est souvent mentionnée comme une solution, mais ce n’est pas réaliste à court terme. Le continent reste dépendant des énergies fossiles, comme le charbon, et il y a des barrières économiques et commerciales qui empêchent l’importation de ces panneaux solaires à bas prix. De plus, certains pays africains, comme le Nigeria et l’Afrique du Sud, ont mis en place des mesures pour protéger leurs propres industries, ce qui limite les exportations de panneaux chinois.
Le Nigeria a mis en place une taxe de 10 % sur les panneaux solaires importés de Chine, pour encourager la production locale. Le pays fabrique déjà quatre des sept composants nécessaires pour assembler ces panneaux, ce qui rend les produits locaux 4 % moins chers que ceux importés de Chine. Cette stratégie vise à développer une industrie solaire compétitive et à réduire la dépendance aux importations.
L’Afrique du Sud, qui importe beaucoup de panneaux solaires chinois, a également instauré une taxe de 10 % pour protéger ses fabricants locaux. Malgré cette mesure, le pays reste très dépendant du charbon, qui représentait 83 % de sa production d’électricité en 2023. Il y a peu d’investissements dans les énergies renouvelables, ce qui signifie que cette dépendance au charbon ne disparaîtra pas rapidement. Pour que les fabricants chinois réussissent à pénétrer le marché africain, ils devront offrir plus que de simples exportations : ils devront proposer des solutions complètes, comme délocaliser une partie de la production en Afrique, financer des projets solaires, ou renforcer les réseaux électriques locaux.