Le 24 avril 2025, treize membres du principal parti d’opposition en Tanzanie, Chadema, ont été arrêtés à proximité du tribunal de Dar es Salam, alors que leur leader, Tundu Lissu, devait comparaître pour « trahison ». Ces arrestations se sont produites dans un contexte tendu où le président du parti, Tundu Lissu, fait face à des accusations pouvant entraîner la peine de mort. Le parti dénonce une nouvelle série d’actions répressives contre ses membres et soutiens politiques, orchestrées selon eux par le gouvernement de Samia Suluhu Hassan, la présidente tanzanienne.
Les faits se sont déroulés alors qu’une foule nombreuse de partisans de Chadema tentait d’accéder au tribunal. Cependant, un important dispositif policier avait bloqué l’accès au bâtiment. En conséquence, plusieurs responsables du parti, dont le vice-président et le secrétaire général, ont été arrêtés et violemment battus. Parmi les arrestés, neuf ont été emmenés dans une forêt, là où, en septembre 2024, le corps sans vie d’un opposant politique avait été retrouvé. De plus, l’une des personnes interpellées, blessée à la tête, est décédée des suites de ses blessures, selon les informations fournies par Chadema.
Cette répression intervient dans un contexte politique extrêmement tendu en Tanzanie, à l’approche des élections générales prévues pour octobre 2025. Le principal parti d’opposition, Chadema, se trouve exclu du processus électoral en raison de son refus de signer un nouveau code de conduite électoral imposé par le gouvernement. Ce code, selon le parti, vise à écarter toute opposition et à garantir la reconduction du régime actuel du Chama Cha Mapinduzi (CCM), le parti au pouvoir. Tundu Lissu, figure de proue du mouvement, a dénoncé à plusieurs reprises les pratiques autoritaires du gouvernement actuel.
Face à ces événements, Tundu Lissu, incarcéré depuis le 9 avril 2025, a décidé de boycotter son procès prévu le 24 avril. Il a exprimé par l’intermédiaire de ses avocats et de ses proches les conditions difficiles qu’il subit en détention, notamment les restrictions d’accès à ses avocats et à sa famille. Lissu, en exil durant plusieurs années, est rentré en Tanzanie en 2020, où il a continué de dénoncer la répression du gouvernement contre l’opposition.
La situation en Tanzanie semble se diriger vers un climat de plus en plus tendu à l’approche des élections de 2025. Le gouvernement de Samia Suluhu Hassan semble déterminé à museler toute forme d’opposition. De leur côté, les soutiens de Chadema continuent de dénoncer ces actes de répression, estimant que le gouvernement cherche à maintenir son pouvoir par tous les moyens, au détriment de la démocratie. Le pays pourrait se retrouver plongé dans une nouvelle période de tensions politiques, avec des implications notables sur le processus électoral à venir.
Malgré la répression, Chadema a réaffirmé son engagement à continuer de lutter pour un système politique plus démocratique et transparent. Le parti a déjà prévu de nouvelles manifestations et actions de protestation pour dénoncer les atteintes aux droits humains. Les tensions entre le gouvernement et l’opposition risquent donc de s’intensifier à mesure que les élections se rapprochent, soulignant un paysage politique fragile en Tanzanie.