En Tanzanie, plusieurs figures emblématiques de l’opposition, dont Tundu Lissu, ont été arrêtées par la police alors qu’ils se préparaient à participer à une manifestation interdite dans la ville de Mbeya. Cette mobilisation, prévue pour le lundi, avait été interdite par les autorités, invoquant un risque élevé de débordements violents.
Tundu Lissu, ancien candidat à la présidence et l’un des leaders du parti d’opposition Chadema, avait appelé ses partisans à se rassembler malgré l’interdiction officielle. Cependant, la police est intervenue pour empêcher ce rassemblement, arrêtant non seulement Lissu, mais aussi d’autres hauts dirigeants du Chadema, ainsi que plusieurs centaines de sympathisants. Cette intervention policière fait suite à des manifestations similaires organisées par l’opposition en début d’année pour exiger des réformes électorales en vue des élections de 2025.
La situation en Tanzanie reste tendue, surtout après le retour de Tundu Lissu en janvier 2023, après plus de cinq ans d’exil. Son retour avait suscité un certain espoir au sein de l’opposition, d’autant plus que la présidente Samia Suluhu Hassan avait levé l’interdiction des meetings politiques. Cependant, la répression récente, y compris l’arrestation de Freeman Mbowe en 2021, montre que les tensions politiques sont loin d’être apaisées.
Face à cette répression, les perspectives pour l’opposition en Tanzanie apparaissent incertaines. Alors que le pays se prépare à des élections locales en fin d’année et à l’élection présidentielle en 2025, la pression exercée par les autorités sur les leaders de l’opposition pourrait compromettre la crédibilité du processus électoral. L’opposition, pour sa part, continue de dénoncer ces arrestations et demande la libération immédiate de ses membres.
Le parti Chadema a directement interpellé la présidente Samia Suluhu Hassan, lui demandant de respecter ses engagements en faveur d’une ouverture politique. Les arrestations massives de ces derniers jours contrastent fortement avec les réformes initialement promises par la présidente, ce qui inquiète de plus en plus les observateurs nationaux et internationaux.
L’arrestation de figures majeures de l’opposition comme Tundu Lissu et Freeman Mbowe, ainsi que la répression continue des manifestations, alimentent les craintes d’un retour à des pratiques autoritaires en Tanzanie. L’avenir démocratique du pays semble incertain à l’approche des prochaines échéances électorales.