Le président tchadien Mahamat Idriss Déby a procédé, le 16 juillet, à un léger remaniement ministériel marqué par le départ d’Amina Priscille Longoh du gouvernement. L’ex-ministre de la Femme et de la Petite enfance devient désormais représentante spéciale auprès de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), en remplacement d’Aziza Baroud, récemment décédée.
Ce réajustement gouvernemental se traduit par deux départs et deux nominations. Longoh, figure connue de la scène politique nationale depuis 2020, cède son poste à Kitoko Ngata Ngoulou, diplomate chevronnée et ancienne ambassadrice du Tchad à Washington. De son côté, le Secrétariat d’État à l’Enseignement voit l’arrivée de Mme Moudelbaye Noubandissem, qui remplace Dr Colette Gabéré.
Cette recomposition intervient dans un contexte de recomposition progressive de l’appareil d’État depuis l’investiture du Premier ministre Allah-Maye Halina en mai dernier. Le départ d’Amina Priscille Longoh, l’une des rares femmes occupant un poste ministériel de haut rang, intervient alors que la question des droits des femmes reste un enjeu central au Tchad. Les chiffres sur les violences basées sur le genre restent alarmants, et la société civile pointe régulièrement l’inefficacité des politiques publiques sur le sujet.
La nomination de Kitoko Ngata Ngoulou à ce portefeuille stratégique signale une volonté de maintenir le cap sur les enjeux de protection des droits des femmes, tout en injectant un profil plus diplomatique dans la gestion d’un secteur socialement sensible. Ancienne ambassadrice, son expérience internationale pourrait s’avérer précieuse pour relancer certains programmes en veille.
Concernant Amina Priscille Longoh, son repositionnement à l’OIF peut être lu comme une manière de préserver son influence tout en lui confiant un rôle moins directement politique. Elle succède à Aziza Baroud, une autre personnalité tchadienne influente, décédée récemment. Cette continuité au sein des instances internationales semble répondre à une stratégie de maintien du leadership tchadien dans les réseaux de coopération francophones.
Ce remaniement, bien que limité dans son ampleur, s’inscrit dans une série d’ajustements techniques opérés ces derniers mois. Il illustre le besoin pour l’exécutif de renouveler ses visages tout en assurant une certaine continuité institutionnelle. Reste à voir si ces changements suffiront à répondre aux attentes d’une population de plus en plus exigeante vis-à-vis de ses dirigeants.