Au Tchad, la liste définitive des candidats autorisés à participer à l’élection présidentielle du 6 mai a été dévoilée, marquant une étape cruciale dans le processus électoral. Le Conseil constitutionnel a examiné vingt dossiers de candidature, n’en retenant que la moitié. Parmi les candidats autorisés à concourir figurent le président de transition, Mahamat Idriss Déby, le Premier ministre, Succès Masra, et l’ancien Premier ministre, Albert Pahimi Padacké.
La décision du Conseil constitutionnel a suscité des réactions mitigées. Des dossiers ont été rejetés principalement pour des raisons d’état civil, mettant en lumière des lacunes telles que des extraits d’acte de naissance incomplets. Un cas particulièrement médiatisé est celui de Nassour Ibrahim Koursami, un opposant dont les documents présentaient des anomalies, notamment plusieurs lieux de naissance et trois nationalités, déclenchant une enquête pour “faux et usage de faux”.
Ce processus électoral intervient dans un climat de méfiance et d’appels au boycott de la part de certains secteurs de la société civile, notamment la plateforme Wakit Tama, qui qualifie l’élection de “mascarade”. Cette tension reflète un profond malaise quant à la crédibilité et à l’équité du scrutin, dans un pays où la transition politique reste fragile.
La campagne pour l’élection présidentielle, débutant officiellement le 14 avril, s’annonce déjà comme un moment déterminant pour l’avenir politique du Tchad. Les critiques sur la légitimité de l’élection, ainsi que les débats sur l’efficacité du boycott comme forme de protestation, posent des questions fondamentales sur la représentativité et la démocratie dans le pays.