Le Tchad a conclu un accord préliminaire avec le Fonds monétaire international (FMI) portant sur un programme de crédit de 630 millions de dollars sur quatre ans. Cet accord, annoncé en mai 2025 à l’issue de discussions à N’Djamena, attend désormais l’approbation du conseil d’administration du FMI ainsi que la confirmation des garanties de financement nécessaires.
Ce programme de Facilité élargie de crédit (FEC) vise à soutenir la stratégie nationale à long terme, articulée autour de la Vision 2030 et du Plan national de développement (PND). Ces cadres stratégiques ambitionnent de transformer le Tchad en une économie émergente à l’horizon 2030, en renforçant la gouvernance, l’État de droit, l’unité nationale et le développement socio-économique durable. L’accord prévoit notamment de ramener le déficit budgétaire public à 1,5 % du PIB en moyenne sur les quatre prochaines années, contre plus de 4 % actuellement.
Cette avancée intervient alors que le Tchad est confronté à une conjoncture économique fragile. Après une croissance de 3,5 % en 2024, inférieure aux 5 % enregistrés en 2023, l’activité devrait ralentir à 3,3 % en 2025. Cette vulnérabilité s’explique par la dépendance aux revenus pétroliers, les défis sécuritaires régionaux, et la baisse de l’aide publique au développement. Dans ce contexte, le FMI et ses partenaires misent sur une stabilisation macroéconomique et financière, en concertation avec la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC).
Au-delà de l’objectif immédiat de consolidation budgétaire, ce programme devrait favoriser des réformes en profondeur : amélioration de la mobilisation des recettes, maîtrise des dépenses, et restructuration des banques publiques pour renforcer le secteur financier. Ces mesures sont attendues pour renforcer la résilience de l’économie tchadienne et attirer des financements complémentaires de partenaires internationaux, essentiels pour mener à bien les réformes.
Le FMI accompagne le Tchad dans la mise en œuvre de ses plans de développement successifs (PND 2017–2021, 2022–2026 et futur 2027–2030), qui définissent les piliers de la transformation structurelle du pays. Ces plans insistent sur la diversification économique, l’amélioration des politiques sociales, la réforme de la gouvernance et la durabilité environnementale. Le chef de mission du FMI, Julien Reynaud, a salué la coopération du gouvernement tchadien lors des discussions menées entre le 5 et le 16 mai.
Dans un environnement régional marqué par l’instabilité et les pressions économiques, cet accord, s’il est validé, pourrait marquer un tournant décisif pour le Tchad. Il représenterait une chance unique de consolider la discipline budgétaire, d’améliorer la gouvernance, et de progresser vers les ambitions fixées dans la Vision 2030, au bénéfice de l’ensemble de la population.