Le parti Les Transformateurs a demandé la mise en résidence surveillée de son président, Succès Masra, détenu depuis plusieurs semaines. La formation politique justifie cette requête par « des raisons médicales urgentes », évoquant une dégradation inquiétante de l’état de santé de son chef. Selon la présidente par intérim, Hoinanty Claudia, les conditions de détention actuelles « aggravent de graves complications médicales » déjà existantes.
Dans un communiqué, Les Transformateurs dénoncent « une atteinte grave à la dignité humaine » et réclament un accès immédiat à des soins appropriés, sous la supervision d’une équipe médicale indépendante. « Tous ceux qui peuvent décider sur la demande déposée par les avocats ont été saisis depuis dix jours déjà. Nous en appelons à l’urgence médicale », a insisté Hoinanty Claudia, plaidant pour une mesure provisoire de résidence surveillée dans l’attente d’une libération médicale.
Le porte-parole du gouvernement, Gassim Chérif, a réagi en affirmant que « l’état de santé de Succès Masra ne nécessite pas une évacuation sanitaire ». Cette position ferme laisse peu d’espoir quant à l’issue rapide de la requête formulée par le parti d’opposition. Ce dernier accuse les autorités de refuser un traitement humanitaire à un adversaire politique emprisonné pour ses prises de position contestataires.
La détention de Succès Masra, figure centrale de la contestation contre le pouvoir de Mahamat Idriss Déby Itno, illustre la tension persistante entre l’exécutif et une opposition qui se dit muselée. Depuis son arrestation, Les Transformateurs affirment que leur leader est victime d’un harcèlement politique déguisé en procédure judiciaire. Cette affaire ravive le débat sur les droits humains et la liberté d’expression dans un Tchad encore marqué par des transitions politiques inachevées.
Le parti a également lancé un appel à l’Union africaine, à la CEEAC et aux Nations unies pour qu’elles interviennent en faveur de la sécurité physique et morale de son président. Les Transformateurs exhortent ces institutions à veiller au respect des droits fondamentaux de Masra, qu’ils estiment menacés.
Malgré le ton alarmant, le mouvement assure vouloir maintenir ses actions dans un cadre strictement pacifique. Il appelle les Tchadiens à « rester mobilisés » face à ce qu’il qualifie de « tentative de musèlement de la démocratie ». Pour ses partisans, la santé de leur chef symbolise désormais le sort réservé à l’opposition dans le pays.



