Au Tchad, à l’approche de l’élection présidentielle du 6 mai, le Premier ministre et candidat à la présidence, Succès Masra, interpelle les électeurs en leur demandant “cinq ans pour mettre fin à 60 ans d’obscurité”. Dans une période cruciale pour l’avenir du pays, Masra s’engage à offrir un “paquet minimum de dignité” comprenant l’éducation, la santé, et le logement pour chaque citoyen.
Masra, s’adressant aux citoyens, souligne les défis urgents auxquels le pays est confronté, comme l’accès limité à l’électricité, la crise éducative et la situation économique précaire. Il promet une réforme globale et rappelle que, malgré les difficultés actuelles telles que la hausse des prix du carburant et les grèves, des progrès ont été réalisés, notamment la réintégration des enfants à l’école.
Le Tchad, l’un des pays les moins développés selon l’indice du développement humain, fait face à des défis politiques et économiques chroniques. Depuis l’indépendance, la grande majorité des Tchadiens n’a jamais eu accès à des services de base comme l’électricité. Les récents développements politiques et la nomination de Masra comme Premier ministre représentent un tournant potentiel pour le pays.
Face à une élection présidentielle que beaucoup craignent manipulée, Masra insiste sur la transparence du processus électoral, malgré les inquiétudes concernant l’impartialité des organes électoraux. Il défend les réformes récentes qui ont rendu ces organes plus indépendants, positionnant le Tchad vers une démocratie plus stable.
Le parcours de Masra, marqué par la réconciliation et les compromis, suscite des opinions partagées. Alors que certains le voient comme un traitre, d’autres reconnaissent ses efforts pour unifier le pays post-transition. Il se présente comme un candidat de la démocratie, prêt à inclure même ceux qui gèrent actuellement la transition à ses côtés dans un futur gouvernement.
Concernant la présence militaire française au Tchad, Masra propose une révision des accords pour s’adapter aux réalités du XXIe siècle. Il envisage une coopération renforcée, tout en réduisant la dépendance aux forces étrangères, ce qui pourrait redéfinir la position stratégique du Tchad dans la région et au-delà.