Le président Mahamat Idriss Déby Itno a signé, le 18 juillet, plusieurs décrets officialisant la création de trois nouvelles universités publiques ainsi qu’un institut supérieur spécialisé. Ces établissements seront implantés à Bongor, Faya-Largeau, Bol et Massakory. Ce développement marque une nouvelle phase dans l’expansion du système éducatif tchadien, longtemps centralisé et saturé.
Les universités de Bongor (sud-ouest), Faya-Largeau (extrême-nord) et Bol (ouest) offriront une formation généraliste dans plusieurs disciplines, à la fois académiques et professionnelles. L’institut de Massakory, lui, aura une vocation plus ciblée : la formation en sciences et techniques de la santé, un domaine critique pour renforcer les capacités du pays en matière de couverture médicale et de développement humain.
Ces créations s’inscrivent dans le programme quinquennal du chef de l’État, qui fait de l’accès équitable à l’enseignement supérieur un pilier de sa politique. Elles répondent également à un impératif de décentralisation, afin de désengorger les universités existantes de N’Djamena, Abéché et Moundou, souvent dépassées par la demande, et de rapprocher l’offre éducative des régions les plus éloignées.
Avec ces quatre nouveaux établissements, le Tchad compte désormais sept universités publiques. Le gouvernement espère ainsi favoriser l’émergence de compétences locales, renforcer l’inclusion territoriale et répondre aux défis démographiques et économiques. Cette stratégie vise aussi à limiter l’exode académique vers les capitales ou à l’étranger.
Pour être viables, ces structures devront s’appuyer sur des partenariats solides : avec les collectivités locales d’abord, mais aussi avec les acteurs internationaux du développement, les bailleurs de fonds, et le monde de la recherche. La réussite de ce projet dépendra aussi de la capacité à recruter du personnel qualifié et à construire des infrastructures adaptées dans des zones parfois peu desservies.