(Agence Ecofin) – Depuis quelques mois, les drames se multiplient dans le secteur minier africain, entre éboulement de terrain sur un site artisanal en Guinée et inondation dans une mine industrielle burkinabé. La nécessité d’un suivi plus rigoureux de ce secteur essentiel pour plusieurs Etats se pose avec acuité.
C’est un nouveau drame qui vient ternir l’image de l’exploitation artisanale en Afrique. Au Tchad, une centaine de personnes ont perdu la vie dans la nuit du lundi 23 au mardi 24 mai, dans l’extrême nord du pays. C’est ce qu’a confirmé lundi le ministre de la Défense Daoud Yaya Brahim qui précise que les faits se sont déroulés dans le district montagneux de Kouri Bougoudi, non loin de la frontière libyenne.
Les opérations ont été suspendues et les personnes présentes sur le site ont été évacuées, rapporte Reuters. Si une équipe gouvernementale a été envoyée sur les lieux du drame, il faut noter que les détails actuellement disponibles restent assez imprécis, puisque d’autres officiels comme le président de la Commission nationale des droits de l’homme évoquent « au moins 200 morts ». Par ailleurs, les causes de ces affrontements meurtriers demeurent encore inconnues.
Quoi qu’il en soit, cet évènement ne va pas améliorer l’image de l’exploitation artisanale auprès des gouvernants tchadiens et ceux d’autres pays du continent. Si l’exploitation minière artisanale et à petite échelle est essentielle dans la production de divers métaux sur le continent, dont l’or et le cobalt (particulièrement en RDC), elle est aussi une source fréquente d’accidents en raison des précautions très sommaires prises par les mineurs dans leur activité, mais aussi une porte d’entrée à la contrebande, privant les Etats d’une partie des recettes minières.
Alors que les tentatives de répression n’ont pas montré une grande efficacité pendant des années, certains Etats comme la Côte d’Ivoire et le Ghana tentent désormais d’y associer une formalisation accrue du secteur en formant les mineurs et en les insérant dans des circuits officiels de production.