Les discussions tant attendues entre le pouvoir et l’opposition ont officiellement commencé au Kenya ce mercredi. L’objectif majeur de ces pourparlers est de trouver une solution à la crise qui divise profondément le président William Ruto et son rival politique Raila Odinga. Cette crise, qui a engendré une série de manifestations meurtrières depuis mars, a coûté la vie à au moins 20 personnes lors d’affrontements avec les forces de police.
Au cœur de ce dialogue historique, tant le gouvernement que l’opposition insistent sur le fait qu’il ne s’agit pas de négocier un partage de pouvoir. L’ambition n’est pas non plus de parvenir à une de ces célèbres “poignées de main” qui ont marqué l’histoire politique du pays par le passé. Le président Ruto a averti avec fermeté : “Les élections ont eu lieu et aucun compromis ne sera fait pour qu’un autre dirigeant obtienne une position au pouvoir”. De son côté, Kalonzo Musyoka, chef de la délégation de Raila Odinga, a affirmé que “nous ne discuterons en aucun cas d’un partage du pouvoir”.
Le contexte de cette crise politique remonte à plusieurs mois, avec des divergences profondes entre les deux camps. Raila Odinga et sa coalition plaident en faveur d’une prise en compte du pouvoir d’achat des citoyens ainsi que des nouvelles taxes introduites par William Ruto. Cependant, jusqu’à présent, le président Ruto s’est opposé à ces propositions. De plus, Odinga continue de contester les résultats de l’élection présidentielle de l’année dernière et réclame un “audit” de ces résultats. Néanmoins, le parti au pouvoir insiste sur le fait que cette question a déjà été tranchée par la Cour suprême et qu’elle ne peut être remise en question.
Après deux heures de huis clos, les délégations ont annoncé la création d’un comité chargé d’harmoniser l’ordre du jour des discussions à venir. L’agenda de ces pourparlers reste encore flou et suscite des désaccords. La coalition de Raila Odinga insiste sur l’importance de discuter du pouvoir d’achat et des taxes, tandis que le gouvernement reste réticent. La question de l’audit électoral reste également un sujet de désaccord. Ces discussions cruciales reprendront lundi prochain, dans l’espoir de trouver des solutions pour sortir le pays de cette impasse politique et sociale.
Alors que ces pourparlers marquent une étape importante dans la résolution de la crise au Kenya, les perspectives restent incertaines. Les divergences profondes entre les deux camps et la nature complexe des problèmes à aborder laissent présager des discussions difficiles. La capacité des parties à trouver des compromis et à mettre de côté leurs différences politiques déterminera en fin de compte l’efficacité de ce dialogue dans le rétablissement de la stabilité nationale.