Lors du sommet de l’Union africaine (UA) à Addis-Abeba, le président somalien Hassan Sheikh Mohamoud a publiquement exprimé son mécontentement face à l’accueil qui lui a été réservé par le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed. Dans une conférence de presse impromptue, il a dénoncé les obstacles mis en place par les forces de sécurité éthiopiennes, les accusant de lui avoir bloqué l’accès au siège de l’UA.
Le différend a pris une tournure plus aigre lorsque le président Mohamoud a révélé que, outre lui, d’autres chefs d’État avaient été traités de manière similaire, mettant en lumière un comportement qu’il juge inacceptable pour un pays hôte de l’UA. La réponse de l’Éthiopie ne s’est pas faite attendre, pointant du doigt la tentative du président somalien d’entrer avec sa propre équipe de sécurité armée, une pratique non conventionnelle qui a enflammé les tensions.
Cet affrontement n’est pas isolé mais s’inscrit dans un contexte de relations déjà tendues entre la Somalie et l’Éthiopie, exacerbées récemment par un accord-cadre controversé signé entre l’Éthiopie et le Somaliland. Cet accord, prévoyant un accès éthiopien à la mer en échange de la reconnaissance du Somaliland, est perçu par la Somalie comme une violation de sa souveraineté et une tentative d’annexion de sa région côtière.
Le président somalien a profité de cette tribune pour appeler l’UA à condamner l’accord-cadre, soulignant l’urgence d’une intervention pour préserver l’intégrité territoriale de la Somalie. La situation actuelle soulève des questions sur les mécanismes de résolution des conflits au sein de l’UA et sur la capacité de l’organisation à maintenir l’unité parmi ses membres face à de telles controverses.