La Haute Cour constitutionnelle de Madagascar se trouve actuellement sous une pression intense à l’approche des élections de novembre. Elle doit trancher sur deux questions cruciales : le report éventuel des élections en raison de cas de force majeure et la gestion par intérim du pays par le Président du Sénat. Cette semaine, la HCC a convoqué les candidats pour discuter de ces sujets brûlants. Cependant, aucune décision n’a encore été rendue publique, prolongeant le suspense.
Lors de la réunion de la HCC, les échanges ont eu lieu à huis clos, laissant les candidats dans l’incertitude. Parmi les sujets abordés, on trouve la demande de report des élections pour cas de force majeure, formulée par un candidat blessé lors de manifestations. Auguste Paraina, l’un des candidats, a souligné que la blessure d’Andry Raobelina, qui a nécessité 30 jours de soins, constitue une raison valable pour un report, bien que la décision finale ne repose pas sur les candidats.
Un autre sujet sensible concerne la volte-face du président du Sénat, qui souhaite maintenant assurer la fonction de chef d’État par intérim pendant la période électorale, conformément à la Constitution. Il avait initialement renoncé à cette possibilité le mois dernier, invoquant des menaces de mort. Les candidats ont évoqué cette requête, et la décision de la HCC est attendue avec intérêt. Selon Jean-Brunelle Razafitsiandraofa, candidat du collectif des 11, cette démarche est constitutionnelle, mais la situation laisse place à un vide juridique.
Un expert en droit constitutionnel, souhaitant rester anonyme, confirme que nommer le président du Sénat à la tête de l’État par intérim serait la décision la plus logique du point de vue juridique, bien que la situation soulève des questions de vide juridique. Cependant, selon cet expert, la blessure d’un candidat ne constitue pas un cas de force majeure selon le droit malgache, et ne devrait donc pas entraîner un report des élections.
Mercredi soir, en conférence de presse, les sénateurs de la majorité ont remis en cause “l’état de santé mentale” de leur président du Sénat et ont demandé au gouvernement de convoquer une session extraordinaire pour prendre des mesures contre lui. Cette situation ajoute une couche de complexité aux décisions en suspens de la Haute Cour constitutionnelle et témoigne des tensions croissantes à l’approche des élections.