Sur une plage de Lomé au Togo, des hommes consacrent une partie de leur vie au sauvetage des tortues. Depuis plus d’un ces passionnés de la nature récupèrent des œufs qu’ils font éclore, puis relâchent les bébés dans l’espoir de contribuer à la sauvegarde de l’espèce.
À Blue Turtle Bay, la plage située entre l’hôtel Sarakawa et le port autonome de Lomé, Hatem Messan Khouri a installé un bassin d’eau de mer dans lequel, les enfants peuvent se baigner, et mis en place un véritable écosystème : « Nous avons créé ce bassin pour que les enfants d’abord puissent nager avec les tortues marines, avec des poissons, avec des oursins, etc. C’est un bassin où il y a toutes sortes de poissons comme vous pouvez le voir ».
Sur cette plage, les tortues venaient pondre. Or des prédateurs, hommes crabes et oiseaux les attendaient pour récolter ou dévorer les œufs. Désormais ça n’est plus le cas, les œufs sont récupérés :Togbui Adelan Aklassou IV, le chef canton de Bè, engagé sur la protection de ces espèces protégées, se réjouit de cette initiative. « Quand les œufs sont sur la plage, des gens viennent les ramasser pour les revendre, alors que c’est une espèce protégée. Le Togo est signataire des conventions, il faut les protéger. »
Après l’éclosion, les bébés tortues sont recueillis et nourris pendant plusieurs jours avant d’être relâchés en mer. Kossivi est le maître des lieux, c’est lui qui organise la patrouille la nuit pour sauver les tortues femelles qui arrivent et ramasser leurs œufs : « Les œufs sont incubés pendant deux à trois mois environ, cela dépend de l’espèce, parce que sur notre côte, nous accueillons les tortues marines : la luth, la verte et l’olivâtre. Ce sont ces trois espèces qui pondent sur nos côtes », précise Kossivi.
« Leur taux de survie est d’un bébé sur mille »
Trois types de tortues sont identifiables sur la côte togolaise par leur carapace, leur couleur ou encore leurs yeux. Pour Kossivi, il faut absolument les protéger : « Les tortues, nous les assistons afin qu’elles puissent avoir plus de force avant qu’on les libère dans la nature. Lorsque l’on prend 1000 bébés qui sortent de leur nid, on les libère au bord de mer. Leur taux de survie est d’un bébé sur mille », souligne Kossivi.
Ce qui n’était au départ, qu’une passion s’est peu à peu transformée en véritable mission de sauvetage de cette faune menacée. Un projet qui ne cesse de prendre de l’envergure, selon l’un de ses promoteurs, Patrice Faye « Nous sommes actuellement confrontés au problème du changement climatique mondial. Il faut maintenant que chacun y mette du sien, d’une façon ou d’une autre, pour sauver la Terre. »
En un an, plus de 20 000 bébés tortues ont été remis à l’eau.