La Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) du Togo a récemment adressé une dernière mise en demeure à la chaîne d’information française France 24. Cette sanction fait suite à des accusations de “traitement inéquitable de l’information et de diffusion de fausses nouvelles” concernant un reportage sur le Centre Hospitalier Universitaire (CHU) Sylvanus Olympio.
Le régulateur togolais reproche à France 24 d’avoir réalisé un reportage intitulé “Les maternités face au manque de personnel médical” sans l’autorisation de la direction du CHU. La HAAC accuse également la chaîne de n’avoir entrepris aucune démarche pour recueillir la version de la direction du centre hospitalier, ce qui constitue, selon elle, une violation des règles journalistiques.
Cette dernière mise en demeure intervient après une précédente sanction en mai 2024 à l’encontre de Radio France Internationale (RFI) pour des faits similaires. Le Togo renforce ainsi son contrôle sur les médias internationaux opérant sur son territoire, insistant sur l’importance d’un traitement équitable de l’information et la véracité des faits rapportés.
Pour l’instant, France 24 n’a pas officiellement réagi à cette mise en demeure. Toutefois, l’auteur du reportage, Emmanuelle Sodji, a défendu son travail dans une lettre ouverte publiée sur Meta, arguant que le reportage était factuel et réalisé avec rigueur. Elle a souligné les difficultés rencontrées pour obtenir des autorisations officielles dans un contexte où les démarches administratives sont souvent complexes et fastidieuses.
Emmanuelle Sodji a précisé que pour filmer dans un service public au Togo, il est courant de devoir passer par le ministre de tutelle. Malgré les tentatives répétées de contacter ce dernier, notamment par messages WhatsApp, aucune réponse n’a été obtenue. Cette situation illustre les défis auxquels sont confrontés les journalistes dans l’exercice de leur métier au Togo.
La mise en demeure de France 24 pourrait avoir des répercussions importantes sur la couverture médiatique internationale au Togo. Les médias devront redoubler de vigilance pour se conformer aux exigences des autorités locales, ce qui pourrait influencer la liberté de la presse et la qualité de l’information disponible pour le public togolais et international.