Le Togo vient d’élargir la couverture de son Assurance maladie universelle (AMU) à une catégorie jusqu’ici exclue : les travailleurs non-salariés. Artisans, commerçants, agriculteurs ou petits entrepreneurs peuvent désormais rejoindre la base des assurés. Une décision saluée comme une avancée majeure pour la protection sociale, qui place le pays parmi les pionniers du continent.
Pour faciliter l’adhésion, plusieurs formules de cotisation ont été définies. Les assurés peuvent choisir entre un paiement mensuel de 10 000 FCFA, trimestriel de 28 500 FCFA, semestriel de 54 000 FCFA ou annuel de 102 000 FCFA. Ce système flexible vise à rendre la couverture accessible à des travailleurs aux revenus souvent irréguliers, notamment dans les secteurs informels et ruraux. Les bénéficiaires pourront ainsi accéder à un panier de soins essentiels dans les structures publiques agréées.
Ce nouvel élargissement s’inscrit dans la mise en œuvre progressive de l’Assurance maladie universelle lancée en 2021. Après les agents publics et les salariés du privé, le gouvernement s’attaque désormais au maillon le plus vulnérable du marché du travail : l’économie informelle, qui représente plus de 80 % de la population active. Cette extension renforce la volonté de Lomé de bâtir un système de protection sociale inclusif, en cohérence avec les objectifs de développement durable.
La Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) prévoit d’étendre, dans les prochains mois, le dispositif à d’autres catégories socioprofessionnelles, notamment les transporteurs, domestiques et travailleurs saisonniers. Récemment, l’AMU a aussi intégré les veuves, veufs et orphelins, marquant une volonté de ne laisser personne de côté. L’objectif à moyen terme est clair : atteindre une couverture santé universelle d’ici 2030.
Le Togo devient ainsi le premier pays africain à rendre son système d’assurance maladie accessible aux travailleurs indépendants sur une base volontaire et structurée. Ce modèle, encore expérimental, est observé de près par plusieurs États voisins. Mais son succès dépendra de la capacité du gouvernement à garantir la qualité des soins, la transparence de la gestion et la sensibilisation des populations concernées.



