Au Togo, l’activiste et poète Honoré Sitsopé Sokpor, alias « Affectio », a été renvoyé en prison le 19 février après son audition devant le juge d’instruction de la cour d’appel. Arrêté le 12 janvier 2025 et incarcéré dans la prison civile de Lomé, il est accusé d’atteinte à la sécurité intérieure de l’État suite à la publication d’un poème intitulé « Fais ta part » sur les réseaux sociaux. Ce poème, qui appelle à l’indignation contre l’arbitraire et l’oppression, est interprété par les autorités comme un incitatif à l’insurrection.
Lors de son passage devant les juges, « Affectio » a été escorté menotté et a comparu en présence de ses avocats. L’audience, qui ne s’est pas tenue en public, avait pour objectif d’examiner un appel interjeté par ses conseils, dans l’espoir de le voir libéré. Cependant, l’audience n’a pas permis de changement immédiat, et « Affectio » a été retourné en détention, dans l’attente d’un jugement qui sera rendu dans huit jours. Son arrestation et son incarcération sont liées à des accusations graves, à savoir la publication d’un texte jugé subversif par les autorités togolaises.
Cette affaire intervient dans un contexte politique sensible au Togo, où la question de la liberté d’expression est souvent au centre des préoccupations. Les autorités togolaises ont régulièrement été critiquées pour leur gestion de l’opposition et des voix dissidentes, notamment sur les réseaux sociaux. Le poème de « Affectio », qui incite à l’indignation, a été perçu par certains comme un acte de résistance face à un pouvoir jugé autoritaire. Cette situation s’inscrit dans un climat de tension, où le gouvernement et les défenseurs des droits humains s’opposent sur la question de la liberté d’expression et des droits fondamentaux.
Le cas de « Affectio » pourrait avoir des répercussions sur la scène politique et sociale au Togo, où les débats sur la répression de la liberté d’expression risquent de se multiplier. L’incarcération de l’activiste pourrait engendrer une mobilisation accrue de la société civile et des partis politiques, prêts à dénoncer ce qu’ils considèrent comme un abus de pouvoir. À moyen terme, cette affaire pourrait entraîner un durcissement du débat autour des lois de répression de la liberté d’expression et des pressions internationales sur le gouvernement togolais pour garantir un respect plus strict des droits humains.
L’arrestation de « Affectio » a déjà suscité une vive réaction au sein de la société civile et des organisations de défense des droits de l’homme. Des manifestations de soutien ont eu lieu, avec des proches et des activistes exprimant leur solidarité. Cette situation a relancé les interrogations sur la tolérance du gouvernement togolais face aux critiques publiques et aux opinions divergentes. Les tensions sur cette question ont été exacerbées par des accusations d’atteinte à la sécurité intérieure, qui mettent en lumière la tension entre la liberté d’expression et la sécurité nationale.
De nombreux observateurs estiment que le poème de « Affectio » relève plus de la critique sociale et de l’appel à la conscience citoyenne que d’un acte de rébellion contre les institutions. Pour ses avocats et les organisations des droits humains, cette incarcération représente une grave atteinte à la liberté d’expression, un droit fondamental protégé par la Constitution. À travers cet incident, les acteurs politiques et les défenseurs des droits de l’homme appellent à un dialogue ouvert sur les limites de la liberté d’expression et la nécessité de préserver un espace démocratique pour les voix critiques.