les au Togo prévues le 2 février prochainLe Togo s’apprête à organiser ses premières élections sénatoriales le 2 février, marquant une étape importante dans la mise en place des institutions de la Ve République. Ces élections viennent concrétiser une promesse de longue date visant à créer un Sénat, une initiative qui avait été reportée plusieurs fois. La création de cette chambre haute fait partie des modifications introduites par la nouvelle Constitution, promulguée en mai dernier. Même si cette nouvelle loi a été contestée par une partie de la société civile et de l’opposition, elle a pour but de transformer le système politique du Togo vers un modèle parlementaire.
L’élection des sénateurs aura lieu après une campagne électorale qui se déroulera du 17 au 31 janvier. Deux tiers des sénateurs seront élus par les conseillers régionaux et municipaux pour un mandat renouvelable de six ans. Le tiers restant sera désigné directement par le président, Faure Gnassingbé. La création de cette chambre haute est une première dans l’histoire politique du Togo. Elle symbolise une évolution importante des institutions du pays et a pour objectif d’assurer une meilleure représentation et de renforcer le pouvoir du Parlement.
La nouvelle Constitution promulguée en mai dernier prévoit la suppression de l’élection présidentielle au suffrage universel direct, ce qui suscite encore des critiques. La création du Sénat s’inscrit dans une série de réformes visant à rééquilibrer les institutions et à renforcer le rôle du Parlement dans l’élaboration des lois. Avec ce changement, le système devient parlementaire : les sénateurs examineront les projets de loi en premier, avant de les transmettre aux députés. Cela introduit une nouvelle dynamique de contrôle et d’équilibre des pouvoirs au sein du gouvernement.
L’installation du Sénat est l’une des dernières étapes pour compléter les institutions de la Ve République togolaise. Une fois cette chambre haute en place, le Parlement, composé de deux chambres, élira le président de la République. Ce dernier n’aura cependant qu’un rôle honorifique dans le nouveau système. Le poste de président du Conseil, qui concentre la majorité des pouvoirs exécutifs, sera occupé par le chef du parti majoritaire à l’Assemblée nationale. Ce poste devrait donc revenir à Faure Gnassingbé, dont le parti, Unir, a remporté 108 des 113 sièges lors des dernières élections législatives.
Les dernières élections législatives ont confirmé la domination du parti Unir, permettant à Faure Gnassingbé de conserver une forte influence sur les institutions politiques du pays. Même avec le passage à un régime parlementaire, les pouvoirs restent concentrés autour du chef de l’État et de son parti. Pour certains, cette nouvelle organisation est perçue comme une manière de légitimer le maintien au pouvoir, tout en donnant l’impression de moderniser les structures politiques du pays.
Les premières élections sénatoriales se dérouleront dans un climat tendu entre le gouvernement et les groupes d’opposition. Si la création du Sénat est présentée comme un progrès vers une gouvernance modernisée, beaucoup la voient aussi comme une façon pour le pouvoir en place de se consolider. Il reste donc à voir si ces nouvelles institutions pourront répondre aux attentes de la population et intégrer toutes les voix politiques du pays.