La justice suisse engage des poursuites historiques contre le négociant Trafigura, mettant en lumière un procès majeur lié à des actes de corruption en Angola.
Selon le ministère public de la Confédération suisse, trois individus, dont un ancien membre de la société publique angolaise de pétrole, et la société de négoce Trafigura, sont accusés d’avoir versé plus de 4 millions de dollars et des avantages dépassant 600 000 dollars à un agent de la société pétrolière publique d’Angola, Sonangol. En échange, cet agent aurait favorisé les intérêts de Trafigura, facilitant le développement de ses activités d’affrètement et de soutage.
Replaçons ces faits dans leur contexte. La Suisse, réputée pour ses avantages fiscaux et terre d’accueil de nombreuses entreprises, est confrontée pour la première fois à un jugement sur la responsabilité pénale d’une entreprise en matière de corruption d’agents publics étrangers.
Les perspectives de cette affaire se dessinent avec l’accusation portée contre Trafigura. Entre 2009 et 2011, huit contrats auraient été conclus, générant des profits de plus de 143 millions de dollars pour le groupe. Les poursuites se concentrent sur des manquements présumés de l’entreprise à prendre des mesures organisationnelles suffisantes pour prévenir de tels actes de corruption.
Le PDG de Trafigura exprime des regrets dans un communiqué, qualifiant ces événements d'”incidents” tout en assurant que des actions correctives ont été entreprises. Il affirme que ces épisodes ne reflètent pas l’entreprise actuelle, soulignant les procédures en cours aux États-Unis et au Brésil.
Alors que ce procès s’annonce comme un tournant dans la lutte contre la corruption impliquant des entreprises internationales, Trafigura doit désormais faire face à un examen minutieux de ses pratiques passées, tout en cherchant à démontrer son engagement envers l’éthique et la conformité dans le monde des affaires.