Donald Trump a réservé à Vladimir Poutine un accueil spectaculaire vendredi sur la base militaire Elmendorf-Richardson, en Alaska. Tapis rouge, survol d’avions de combat et cérémonie militaire ont marqué le retour du président russe sur la scène internationale, un déplacement exceptionnel compte tenu du mandat d’arrêt international émis contre lui par la Cour pénale internationale.
Les deux dirigeants sont descendus de leurs avions respectifs peu après 11 heures locales, sous un ciel gris. Poignée de main énergique, sourires et brèves amabilités ont marqué la rencontre. Donald Trump a brièvement applaudi l’arrivée de son invité et lui a tapoté la main, signe d’une volonté affichée de réchauffer les relations bilatérales. Ce geste tranche avec la ligne dure adoptée par son prédécesseur Joe Biden, qui avait tenté de faire de Poutine un paria après l’invasion de l’Ukraine en février 2022.

Ce déplacement de Vladimir Poutine hors de Russie est rare. Sous sanctions dans de nombreux pays, il n’avait pas foulé le sol américain depuis le début de la guerre en Ukraine. Le choix de l’Alaska, avant-poste stratégique depuis la Seconde Guerre mondiale et la Guerre froide, n’est pas anodin. Située à proximité du détroit de Béring, la base Elmendorf-Richardson symbolise l’équilibre des forces entre Washington et Moscou.
Si la mise en scène a séduit les partisans de Donald Trump, qui y voient une démonstration de force destinée à impressionner Poutine, elle a été vivement critiquée par l’opposition américaine, dénonçant une déférence excessive envers le Kremlin. Le président russe, réputé pour manier la pression psychologique, a bénéficié d’un accueil habituellement réservé aux alliés stratégiques des États-Unis.

Après la cérémonie, les deux chefs d’État se sont rendus dans un bâtiment de la base, accompagnés de leurs conseillers, pour une séance photo. Aucune réponse n’a été donnée aux questions des journalistes, notamment sur la guerre en Ukraine. Une conférence de presse commune est prévue, un format inhabituel depuis le début du conflit. Les discussions se tiendront sous le slogan « Œuvrer pour la paix », affiché derrière les pupitres.
Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a attiré l’attention à Anchorage en arborant un sweat-shirt frappé du sigle « URSS », une provocation vestimentaire qui a largement circulé sur les réseaux sociaux. Ces détails renforcent l’idée que cette rencontre est autant une opération diplomatique qu’une démonstration de communication politique, où chaque geste est calculé pour envoyer un message au monde.