Le président tunisien, Kaïs Saïed, a exprimé la volonté de son pays de renforcer les relations avec l’Algérie lors d’une rencontre mercredi avec le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf. Cet entretien a mis l’accent sur l’importance de coordonner davantage les positions des deux nations sur les questions régionales et internationales. Le chef d’État tunisien a souligné la nécessité de créer une unité de vision face aux défis qui secouent la région, notamment en Afrique du Nord et au Moyen-Orient.
Au-delà des préoccupations politiques, Kaïs Saïed a évoqué plusieurs domaines clés dans lesquels les deux pays souhaitent intensifier leur coopération. Il a notamment insisté sur l’importance de développer les zones frontalières communes, une région souvent négligée mais stratégique pour les deux États. Les échanges commerciaux, économiques et d’investissements, ainsi que la lutte contre des phénomènes comme la contrebande et la migration irrégulière, ont été identifiés comme des priorités à long terme pour renforcer les relations bilatérales. Ce partenariat vise à apporter des solutions concrètes aux défis partagés par les deux pays.
La relation entre la Tunisie et l’Algérie n’a pas toujours été linéaire. Toutefois, ces dernières années, les deux nations ont cherché à resserrer leurs liens, à la fois en raison de leurs objectifs communs en matière de sécurité régionale et de développement économique. L’Algérie, avec ses ressources naturelles, et la Tunisie, avec son savoir-faire industriel et son expertise dans plusieurs domaines, peuvent créer des synergies bénéfiques à leur développement mutuel. Ce rapprochement s’inscrit également dans une volonté plus large des pays du Maghreb de mieux faire face à la complexité géopolitique de la région, marquée par l’instabilité en Libye, les tensions en Méditerranée et les crises sociales dans certains pays voisins.
Les perspectives d’un tel partenariat semblent prometteuses. D’une part, le renforcement des liens économiques devrait favoriser une croissance partagée et des investissements conjoints dans les secteurs stratégiques. D’autre part, la coordination accrue sur les enjeux sécuritaires et la gestion des frontières pourrait mieux lutter contre des phénomènes comme le terrorisme, la contrebande ou les migrations irrégulières. Sur la scène internationale, une convergence de positions entre la Tunisie et l’Algérie pourrait également influencer la politique des pays voisins, notamment dans la gestion des conflits régionaux et la défense des droits humains.
En plus des questions bilatérales, Kaïs Saïed a réaffirmé la position constante de la Tunisie concernant le conflit israélo-palestinien. La Tunisie continue de soutenir le peuple palestinien dans sa quête d’autodétermination, notamment par la création d’un État indépendant avec Jérusalem-Est comme capitale. Cette position de principe s’inscrit dans un contexte de plus en plus complexe pour les pays arabes, qui cherchent à harmoniser leurs relations avec Israël tout en restant fidèles aux principes de solidarité régionale.
La visite de Ahmed Attaf en Tunisie marque une nouvelle étape dans cette volonté de renforcer la coopération entre les deux nations. En effet, la tradition de concertation et de coordination instaurée depuis plusieurs années pourrait conduire à des résultats concrets dans les domaines de la sécurité, du commerce et de la politique internationale. Toutefois, l’efficacité de cette alliance dépendra de la capacité des deux pays à gérer les tensions internes et à maintenir un front uni face aux crises extérieures. L’évolution des relations entre la Tunisie et l’Algérie pourrait bien devenir un modèle pour d’autres pays du Maghreb, souvent divisés par des intérêts divergents.