Le 5 décembre 2024, la Tunisie a commémoré l’assassinat de Farhat Hached, qui avait fondé l’Union générale tunisienne du travail (UGTT). Pendant cet événement, le président de la République, Kais Saïed, a rencontré le secrétaire général de l’UGTT, Nourredine Taboubi. Cette rencontre, rare et importante, a attiré beaucoup d’attention, car la Tunisie est en pleine crise économique et sociale.
Cette rencontre s’inscrit dans un contexte où le besoin de relancer un dialogue social est essentiel pour le pays. La veille, Nourredine Taboubi avait appelé à reprendre les discussions sociales pour trouver des solutions à la crise qui s’aggrave de plus en plus. Cette demande a reçu une réponse de la part du président Saïed, et leur échange a symbolisé une tentative de rapprochement après des mois de tensions entre la présidence et l’une des principales forces sociales du pays.
Depuis le coup de force du président Saïed le 25 juillet 2021, qui a mené au démantèlement de nombreuses institutions démocratiques, l’UGTT est restée l’un des rares acteurs importants encore en place. Pendant plus d’un an, l’UGTT est restée discrète, se concentrant sur ses activités syndicales et se réorganisant en interne. Mais récemment, l’UGTT est revenue sur le devant de la scène, notamment en raison de la nouvelle loi de finances qui inquiète beaucoup. Nourredine Taboubi a qualifié cette loi de trop « fiscale », avec de possibles conséquences négatives pour la société.
Lors de la rencontre, le président Saïed a essayé de rassurer en disant qu’il voulait répondre « aux aspirations des Tunisiens ». Il a expliqué vouloir travailler avec l’UGTT pour réformer le Code du travail et éviter les solutions temporaires qui ne résolvent pas les problèmes de fond. Bien que son discours montre une certaine ouverture, les syndicats restent vigilants et attendent de voir des actions concrètes.
Pour l’avenir, les perspectives de cette collaboration entre le président et l’UGTT sont incertaines. Bien que le président ait appelé à l’unité nationale, il est encore difficile de savoir si cela se traduira en mesures concrètes. Nourredine Taboubi est resté prudent et n’a pas fait de commentaires directs, ce qui montre qu’il préfère attendre avant de se prononcer sur les intentions du président.
Ce dialogue entre deux des figures les plus influentes de Tunisie est observé de près, surtout par ceux qui espèrent une sortie de la crise économique et sociale. Beaucoup d’attentes sont placées sur cette rencontre, qui pourrait marquer un début de rapprochement nécessaire, mais fragile, dans une Tunisie encore divisée. Les différents acteurs restent très vigilants, et le président devra réellement agir pour transformer ses promesses en réalité et convaincre les sceptiques.