Ridah Ben Saleh al-Yazidi, détenu depuis 22 ans à la prison militaire américaine de Guantanamo, a été remis aux autorités tunisiennes. Ce citoyen tunisien, arrêté après les attentats du 11 septembre 2001, n’a jamais été jugé ni condamné pour des faits de terrorisme.
Âgé aujourd’hui de 59 ans, Ridah Ben Saleh al-Yazidi a été l’un des premiers prisonniers envoyés à Guantanamo lors de son ouverture, après avoir été arrêté à la frontière entre le Pakistan et l’Afghanistan. Malgré l’absence d’inculpation formelle, il a passé plus de deux décennies en détention, dans l’attente d’un transfert approuvé depuis une décennie, mais sans suite jusqu’à ce jour.
La prison de Guantanamo, située sur une base américaine à Cuba, a été créée dans le sillage des attentats du 11 septembre pour détenir des suspects de terrorisme sans les garanties judiciaires habituelles. Le cas de Ridah al-Yazidi illustre les controverses autour de cette prison, symbole des dérives judiciaires et des violations des droits humains dénoncées par de nombreuses organisations internationales.
Ce transfert s’inscrit dans une série de décisions récentes de l’administration Biden visant à réduire le nombre de détenus à Guantanamo. Promesse électorale répétée depuis Barack Obama, la fermeture de la prison reste néanmoins inachevée. Guantanamo abrite encore 26 détenus, malgré les critiques persistantes sur son fonctionnement.
Le retour de Ridah Ben Saleh al-Yazidi en Tunisie pourrait soulever des questions sur sa réinsertion et sur les garanties offertes par les autorités tunisiennes. Par le passé, des transferts similaires avaient été retardés en raison des préoccupations sécuritaires ou de l’absence d’accords entre les deux pays.
Alors que l’administration américaine tente de tourner la page de Guantanamo, cette prison reste un rappel des zones grises judiciaires de la lutte contre le terrorisme. Le cas de Ridah al-Yazidi met en lumière les défis liés à la réconciliation entre sécurité nationale et respect des droits fondamentaux, un équilibre que les États-Unis, comme d’autres nations, peinent encore à trouver.