Niels Marquardt, un ancien ambassadeur américain au Cameroun appelle à la libération de Marafa Hamidou Yaya, ancien Secrétaire général de la présidence de Paul Biya et grande figure politique du Nord du Cameroun, en prison depuis dix ans.
L’ancien diplomate américain Niels Marquardt s’inquiète de la santé de Marafa Hamidou Yaya, âgé de 70 ans, souffrant de cécité et d’un problème cardiaque. Il a publié une tribune dans le journal de l’American Foreign Service Association (Association américaine des Affaires Étrangères en français).
Marafa Hamidou Yaya a été condamné au Cameroun (en 2012) à 25 ans de prison pour détournement de fonds. Mais pour Niels Marquardt, « Marafa » paie le fait de lui avoir fait part de ses ambitions présidentielles. Cet intérêt avait fait l’objet d’un rapport censé rester confidentiel dans les canaux de la diplomatie américaine. Mais il a été divulgué par le site Wikileaks du lanceur d’alerte Julian Assange qui avait révélé plus de 200 000 communications diplomatiques américaines en 2010 et 2011.
« Je connaissais très bien M. Marafa quand j’étais en poste au Cameroun de 2004 à 2007, se rappelle Niels Marquardt. C’était une des personnes les plus remarquables avec qui collaborer en tant que diplomate. Il était clair pour moi à l’époque et j’en suis resté convaincu depuis qu’il a payé le prix de m’avoir révélé [en 2006 ndlr] dans ce qui devait être une conversation confidentielle qu’un jour cela pourrait l’intéresser de devenir président du Cameroun, une fois l’ère Biya terminée. »
En prison depuis 10 ans
« Je comprends que cela, c’était une hypothèse effrayante, pas pour M. Biya, mais pour ceux qui voulaient, eux aussi, son poste, estime le diplomate américain. Les articles Wikileaks sont sortis en 2011 dans tous les journaux camerounais. Seulement quelques semaines plus tard, M. Marafa a été arrêté, jugé, condamné sans preuves, et mis en prison. Et il y est depuis dix ans. L’enchaînement des événements parle de lui-même. »
Niels Marquardt appelle les autorités du Cameroun à libérer Marafa Hamidou Yaya pour qu’il aille se faire soigner à l’étranger : « Ça fait dix ans que j’essaie de faire bouger les choses discrètement, diplomatiquement. Au bout d’un moment, on perd patience, la vie d’un homme n’est pas éternelle, et malheureusement la fin de celle de Marafa approche. »
Source: RFI