En pleine controverse diplomatique, le ministre israélien des Affaires étrangères, Israel Katz, a affirmé vendredi 30 mai qu’Israël entend construire « l’État juif » en Cisjordanie, rejetant catégoriquement l’idée d’un État palestinien. Cette déclaration, perçue comme une provocation directe envers Emmanuel Macron et les Nations unies, survient dans la foulée de l’annonce par Israël d’un vaste projet de colonisation dans ce territoire palestinien occupé.
Dans une vidéo diffusée depuis l’avant-poste de Sa-Nur, ancienne colonie démantelée en 2005, Israel Katz a affirmé la volonté de son gouvernement d’en faire une municipalité reconnue. Il a qualifié cette initiative de « réponse décisive » aux « organisations terroristes » et un message sans équivoque aux pays occidentaux, notamment à la France. Katz accuse Emmanuel Macron d’être engagé dans une « croisade contre l’État juif » pour son soutien croissant à la reconnaissance d’un État palestinien.
La Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, reste au cœur des tensions internationales. La colonisation israélienne y est jugée illégale au regard du droit international par l’ONU, qui considère ces implantations comme un obstacle majeur à la paix. La nouvelle annonce de colonisation a été fermement condamnée par le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, qui a exigé la fin immédiate de ces activités.
Lors d’un déplacement à Singapour, Emmanuel Macron a réaffirmé son engagement en faveur d’un État palestinien, qualifiant cette reconnaissance non seulement de devoir moral, mais aussi de nécessité politique. Il a averti que l’inaction face à la situation humanitaire à Gaza risquait de discréditer les positions occidentales dans le reste du monde. Une conférence internationale sur la question est prévue le 18 juin à l’ONU, avec une probable montée en pression diplomatique à venir.
Face à ces déclarations, le gouvernement israélien a réagi avec virulence. Il a nié l’existence d’un blocus humanitaire à Gaza et accusé la France de vouloir « récompenser les terroristes jihadistes » en soutenant la création d’un État palestinien. Dans un ton polémique, le ministère israélien des Affaires étrangères est même allé jusqu’à déclarer que la date de la fête nationale française devrait être le 7 octobre, allusion à l’attaque du Hamas contre Israël en 2023.
La déclaration de Katz et les tensions diplomatiques qu’elle suscite illustrent une rupture de plus en plus marquée entre Israël et certains de ses alliés traditionnels. Tandis que des pays européens, comme l’Espagne, l’Irlande et la Norvège, ont déjà franchi le pas de la reconnaissance de l’État palestinien, d’autres, dont la France, s’en rapprochent. Mais cette dynamique se heurte à une réalité sur le terrain où Israël, fort de son gouvernement ultranationaliste, continue d’imposer unilatéralement ses priorités stratégiques.