Le prix Nobel de la paix 2018, Denis Mukwege, a été reçu, vendredi 9 décembre, au Vatican par le pape François. Le chirurgien a achevé une tournée d’une dizaine de jours en Italie où il a pu donner plusieurs conférences sur son parcours et son travail, notamment auprès des femmes violées. Lors de sa rencontre avec le souverain pontife, il a – en particulier – abordé les violences qui déchirent l’est de la République démocratique du Congo (RDC).
Si Denis Mukwege avait déjà salué le pape François lors d’un passage à Rome en 2019, c’est la première fois qu’il a eu l’honneur d’une audience privée avec le souverain pontife. Les deux hommes ont pu échanger sur la situation sécuritaire dans l’est de la RDC et le prochain voyage du pape à Kinshasa début février, une visite qui est un encouragement pour le gynécologue congolais.
« Cette visite en fait montre tout simplement pour les Congolais, l’espoir et la solidarité que le pape témoigne pour notre peuple, pour un peuple meurtri depuis plus de 25 ans ». Le prix Nobel de la paix 2018 a aussi évoqué « une grâce particulière » d’avoir été reçu par le pape François, saluant en lui « un homme de foi et de paix ».
Évoquer les exactions commises en RDC
De ce déplacement en Italie et au Vatican, Denis Mukwege a voulu faire aussi une tribune pour sensibiliser les consciences sur les combats qui ont repris dans l’est de son pays, et sur la responsabilité rwandaise derrière les exactions des rebelles du M23. « Si tout le monde reste dans l’inaction, l’indifférence, en fait, le nombre de morts va continuer, le sang va continuer à couler, c’est donner un mauvais message aux Congolais, comme si on ne partageait pas la même humanité », a estimé le prix Nobel de la paix.
Le chirurgien « qui répare les femmes » a dénoncé le récent massacre de civils à Kishishe. Selon lui, la communauté internationale a les moyens de faire arrêter les exactions, en particulier dans le Nord-Kivu. Ne manque seulement que la volonté politique, a-t-il regretté.