Le président angolais João Lourenço entame une visite d’État à Paris ce jeudi 16 janvier, marquant une étape importante dans les relations bilatérales entre la France et l’Angola. Ce déplacement intervient à un moment stratégique, alors que l’Angola s’apprête à prendre la présidence de l’Union africaine en février. Au cœur des discussions figurent les efforts pour renforcer la coopération économique et diplomatique, ainsi que le rôle de l’Angola dans la médiation du conflit dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC).
L’Élysée met en avant l’importance du processus de Luanda, qui désigne les initiatives de João Lourenço pour apaiser les tensions entre Kigali et Kinshasa. Emmanuel Macron et son homologue angolais discuteront en priorité de ce dossier complexe, marqué par des échecs récents comme celui du sommet du 15 décembre. La France affiche un soutien actif à ces efforts de médiation, espérant relancer le processus et envisager des solutions durables, notamment par la possible mise en débat de sanctions contre le Rwanda.
Depuis des mois, la région des Grands Lacs est plongée dans une instabilité exacerbée par des accusations mutuelles entre la RDC et le Rwanda. L’Angola, fort de son rôle de médiateur, s’efforce de maintenir un dialogue ouvert malgré les obstacles. Par ailleurs, en tant que futur président de l’Union africaine, João Lourenço devra s’imposer comme une figure clé pour défendre les intérêts du continent face à ces défis sécuritaires.
Outre les questions diplomatiques, la visite du président angolais à Paris se veut également économique. Un Forum d’affaires Angola-France organisé par le Medef réunira entreprises et investisseurs des deux pays. La France souhaite diversifier ses investissements au-delà du pétrole, tandis que l’Angola ambitionne une transformation économique globale. Parmi les projets en discussion, des accords sur l’agriculture, le traitement des eaux usées et la fabrication d’un satellite par Airbus devraient être annoncés.
La collaboration franco-angolaise s’étend également à des initiatives dans les domaines de la santé et des infrastructures. Un contrat avec la Société française d’équipements hospitaliers pourrait permettre l’ouverture d’un hôpital ophtalmologique à Luanda. Par ailleurs, des discussions sur la ligne ferroviaire du corridor de Lobito, essentielle pour l’exploitation des minerais en RDC et en Zambie, sont au programme, témoignant de l’intérêt européen et américain pour ce projet stratégique.
Cette visite d’État de João Lourenço à Paris incarne une volonté commune de renforcer les liens entre l’Angola et la France. Qu’il s’agisse de promouvoir la paix dans la région des Grands Lacs ou de développer de nouveaux partenariats économiques, les enjeux de ce rapprochement dépassent largement le cadre bilatéral, s’inscrivant dans une vision partagée d’une Afrique plus stable et prospère.