Le 24 avril, la présidence sud-africaine a annoncé l’arrivée du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, à Pretoria. Cette visite tant attendue a été planifiée depuis plusieurs mois, mais a dû être reportée à la suite de circonstances imprévues. Initialement prévue en avril, cette rencontre entre Zelensky et les autorités sud-africaines intervient alors que le conflit en Ukraine atteint une nouvelle intensité. Toutefois, suite à des frappes russes sur Kiev, le président ukrainien a annoncé qu’il écourterait sa visite, mettant ainsi en lumière la complexité de la situation.
L’Afrique du Sud, tout en étant un membre des BRICS et ayant des liens historiques avec la Russie, s’efforce de jouer un rôle clé dans la médiation du conflit russo-ukrainien. Le président Cyril Ramaphosa, bien qu’il n’ait pas condamné l’invasion russe en 2022, cherche à maintenir une position neutre, en offrant une ligne de communication directe avec le Kremlin tout en accueillant Zelensky. Ce double jeu diplomatique fait de l’Afrique du Sud l’un des rares pays capables de dialoguer à la fois avec Kiev et Moscou. Pour Pretoria, l’objectif reste de favoriser une résolution pacifique du conflit en cours, loin des pressions géopolitiques internationales.
L’Afrique du Sud, membre des BRICS, représente un acteur clé dans le cadre de la diplomatie mondiale, notamment en Afrique et dans les relations avec les puissances émergentes. Depuis le début de la guerre en Ukraine, le pays a maintenu une position de neutralité stratégique, en refusant de prendre une position claire contre la Russie. Le récent appel téléphonique entre Cyril Ramaphosa et Vladimir Poutine, suivi de la visite de Zelensky, illustre l’équilibre fragile que l’Afrique du Sud tente de maintenir. En outre, Pretoria espère jouer un rôle de médiateur entre les belligérants, offrant ainsi un espoir d’influence dans la recherche d’une sortie de crise.
Pour l’Ukraine, cette visite vise à renforcer les liens avec l’Afrique du Sud, en particulier sur des questions sensibles comme le retour des milliers d’enfants ukrainiens déportés en Russie. Ce sujet est au cœur des discussions entre les deux nations et fait partie des demandes urgentes de Zelensky. L’Ukraine cherche également à renforcer sa présence diplomatique sur le continent africain, afin de forger de nouvelles alliances et obtenir un soutien dans ses efforts contre l’agression russe. Pour l’Afrique du Sud, l’objectif principal est de “continuer les efforts pour tenter de résoudre pacifiquement le conflit”, une déclaration du bureau de la présidence qui témoigne de la volonté de Pretoria de jouer un rôle constructif.
Au-delà des discussions bilatérales, l’Afrique du Sud semble vouloir se positionner comme un acteur global dans la résolution des conflits. En 2023, Cyril Ramaphosa s’était rendu à Kiev aux côtés de plusieurs dirigeants africains, illustrant l’engagement du pays à chercher des solutions pacifiques pour l’Ukraine. La rencontre entre Zelensky et Ramaphosa à Pretoria, prévue en fin de matinée, sera un moment clé dans la consolidation de ce rôle de médiateur. Cependant, les résultats tangibles de ces discussions restent incertains, notamment face à l’intensification des hostilités et aux divergences des grandes puissances sur la gestion de la guerre en Ukraine.
Cette visite de Zelensky s’inscrit dans un contexte plus large où l’Ukraine cherche à se rapprocher des pays africains. La diplomatie ukrainienne a pris soin de renforcer ses relations avec le continent, avec des démarches concrètes pour obtenir un soutien à ses positions dans le conflit. En parallèle, l’Afrique du Sud, en tant qu’acteur clé du continent, se trouve à un carrefour stratégique. Elle devra jongler entre ses engagements internationaux, sa position en tant que membre des BRICS, et son rôle potentiel en tant que médiateur dans une guerre aux conséquences mondiales.