L’ancien ministre promet de faire campagne sur le thème de l’unité, alors qu’il est visé par une procédure pour corruption.
Candidat malheureux en 2018, Samura Kamara tente une nouvelle fois sa chance lors de l’élection présidentielle en Sierra Leone. L’ancien ministre des Affaires étrangères s’est imposé lundi face à 17 autres prétendants, avec 85% des voix au terme d’un congrès duré trois jours. Nommé candidat présidentiel de l’opposition, il affrontera à nouveau le président sortant Julius Maada Bio le 24 juin prochain, son rival d’il y a cinq ans.
« Aucune personne n’est un ennemi ». Par ce slogan, Samura Kamara a tenté de rassembler les 1 500 délégués du parti APC, réunis depuis samedi à Makeni, une ville au nord-ouest de la capitale Freetown. Un appel à l’unité destiné à faire oublier les tensions internes qui ont marqué le congrès.
Au cœur des divergences : le processus de sélection qui aurait été entachée d’irrégularités, selon certains délégués… À l’image de Richard Conteh, arrivé en deuxième position. L’ex-ministre du Commerce sous l’ancien président Ernest Koroma s’est plaint notamment d’avoir été empêché d’accéder au congrès par des factions obéissant à Samura Kamara. Il pointe aussi le score anormalement élevé de Kamara qui a reçu plus de 1300 voix, alors que lui a obtenu 88 bulletins favorables.
D’autres observateurs attribuent cette belle performance au soutien accordé à Samura Kamara par l’ex-chef d’État Ernest Koroma.
Le choix de l’ancien ministre pour porter à nouveau les couleurs de l’APC intervient alors qu’il est soupçonné d’avoir détourné plus de deux millions de dollars dans une affaire de rénovation du consulat sierra-léonais de New York, lorsqu’il était aux Affaires étrangères. Il est en procès depuis deux ans. Jeudi, sa défense a demandé un non-lieu. Si cette demande est rejetée, Kamara sera condamné à l’issue du procès, et sera déclaré inéligible à l’élection présidentielle.