Le général kényan Jeff Nyagah a démissionné de son poste de commandant de la force régionale de la Communauté des États de l’Afrique de l’Est (EAC) en RD Congo. Cette décision fait suite aux critiques de Kinshasa qui l’accuse de laxisme vis-à-vis du M23. Dans sa lettre de démission, le général Nyagah a également évoqué la menace pesant sur sa sécurité et les intimidations de sociétés militaires privées présentes à Goma. Les raisons avancées par le général kényan font état d’une situation tendue en RD Congo, marquée par la guerre contre les groupes armés dans la partie orientale du pays.
Les propos du général Nyagah, prônant un processus politique plutôt qu’un affrontement ouvert avec le M23, n’ont pas été bien accueillis à Kinshasa. Les images montrant le président congolais, Félix Tshisekedi, lui parler sur un ton ferme ont fait le tour du web congolais. Les relations entre les deux hommes étaient déjà tendues depuis plusieurs mois. Le départ du général Nyagah est considéré comme un échec pour la force régionale de l’EAC en RD Congo, et la confiance entre Kinshasa et la communauté internationale semble rompue.
Le président kényan William Ruto a désigné un successeur pour le général Nyagah. Toutefois, il n’est pas sûr que la confiance se rétablisse rapidement entre Kinshasa et la force régionale de l’EAC. Les autorités congolaises conditionnent désormais le renouvellement du mandat de cette force à une évaluation sans complaisance et proposent même de réduire de moitié la durée initiale de six mois. Cette situation risque d’avoir des conséquences sur la poursuite des opérations militaires contre les groupes armés en RD Congo et de fragiliser davantage la situation dans cette partie du pays.
En somme, la démission du général Nyagah marque un tournant dans la guerre contre les groupes armés en RD Congo et soulève de nombreuses interrogations quant à l’efficacité de la force régionale de l’EAC et la confiance des autorités congolaises.