L’Éthiopie a récemment annoncé son intention de rejoindre les BRICS, ce qui ravive le débat sur les critères d’élargissement de ce groupe composé d’économies émergentes. Depuis l’adhésion de l’Afrique du Sud en 2010, aucun autre pays africain n’a intégré ce cercle sélect. Cependant, l’Éthiopie, l’Égypte et l’Algérie se positionnent aujourd’hui comme les pays du continent désireux de rejoindre ce club des cinq. Face à une demande de plus en plus importante, les BRICS examinent les modalités d’expansion du groupe, notamment sous l’impulsion de la Chine. Un sommet est prévu en fin août en Afrique du Sud, offrant ainsi une opportunité de débattre de cette question.
Un défi de sélection des candidatures
Parmi les pays ayant officiellement formulé une demande, tels que l’Algérie, l’Égypte ou l’Argentine, ainsi que ceux ayant manifesté leur intérêt, il y aurait environ une vingtaine de candidats potentiels. Le défi consiste donc à évaluer ces candidatures et à opérer une sélection rigoureuse. Lors d’une réunion qui s’est tenue début juin au Cap, en Afrique du Sud, les ministres des Affaires étrangères des BRICS ont reconnu qu’il restait encore du travail à accomplir sur ce point, révélant ainsi un certain blocage.
L’équilibre entre bénéfices mutuels et intégrations symboliques
Gustavo de Carvalho, politologue spécialiste des BRICS à l’Institut sud-africain des relations internationales (SAIIA), insiste sur l’importance d’assurer que l’entrée de nouveaux membres soit bénéfique pour tous les pays du groupe. Il met en garde contre l’acceptation de candidatures purement symboliques et souligne la nécessité de préserver l’équilibre au sein du noyau dur des BRICS. Selon lui, l’Éthiopie serait un candidat prometteur, grâce à sa croissance économique rapide et à son rôle régional important en Afrique de l’Est et dans la Corne de l’Afrique.
Vers une expansion limitée ou plus large ?
Malgré les bonnes relations entre l’Afrique du Sud et l’Éthiopie, illustrées par les accords de paix signés à Pretoria pour mettre fin à la guerre au Tigré, se pose la question de savoir s’il faut envisager l’adhésion d’un seul pays fort ou l’élargissement à cinq nouveaux pays. Les nouveaux membres devront être en mesure de rivaliser avec le dollar et de contrer l’influence américaine. De plus, les pays intéressés devront partager la volonté de réformer les institutions internationales telles que le Conseil de sécurité des Nations unies, le Fonds monétaire international (FMI) ou la Banque mondiale. Ces considérations devront être soigneusement examinées et débattues lors du sommet des chefs d’État qui se tiendra en Afrique du Sud du 22 au 24 août.