Tensions croissantes à l’approche du référendum constitutionnel
La campagne pour le référendum constitutionnel prévu le 30 juillet en Centrafrique touche à sa fin, et les esprits sont plus que jamais agités. Alors que le président Faustin-Archange Touadéra revient de Russie pour un meeting en faveur du « oui » à son projet de Constitution, des amendements de dernière minute sont proposés pour apaiser les controverses liées à la définition de la citoyenneté. Face à cette situation, l’opposition lance un appel au boycott du scrutin, plongeant le pays dans une ambiance tendue où chacun affirme détenir l’adhésion du peuple.
Le camp du ‘oui’ reste confiant malgré les défis
L’organisateur de la campagne du « oui », Evariste Ngamana, exprime sa confiance quant à l’issue du référendum. Selon lui, les défis logistiques, sécuritaires et de mobilisation ont été relevés avec succès. Il anticipe une participation importante qui accompagnera la victoire du « oui ». Evariste Ngamana déclare avec assurance : « L’engouement est là. Le peuple centrafricain est déterminé. On n’a laissé aucun espace du territoire. Et à la vue du travail fait en ce moment, le ”oui” va l’emporter. Seulement, nous sommes en train de travailler pour qu’il y ait un fort taux de participation pour légitimer le résultat. Mais il n’y a pas un seuil. Nous sommes sereins et confiants quant à la victoire du ”oui”. »
Boycott massif prédit par l’opposition
En opposition au projet de réforme constitutionnelle, l’ex-Premier ministre Martin Ziguélé appelle les Centrafricains à ne pas se rendre aux urnes le jour du référendum. Il considère l’initiative de Faustin-Archange Touadéra comme un coup de force visant à établir une présence politique incontestée. Pour lui, le président souhaite rester au pouvoir indéfiniment, sans la moindre opposition. Martin Ziguélé déclare : « Le boycott sera largement suivi. Ce qui est en cours est un coup de force. Il [Faustin-Archange Touadéra, ndlr] veut une présence à vie et, surtout, une présence sans opposition. Nous sommes revenus à ce que nous avions il y a 45 ans : un empereur qui a le costume d’un président de la République. C’est inopportun, illégal. La préoccupation de M. Touadéra, ce n’est pas le bien-être des Centrafricains. » Le leader de l’opposition pointe également du doigt des pratiques douteuses, telles que le bourrage d’urnes et les achats de conscience orchestrés avec l’aide de mercenaires russes de la société Wagner.
Le taux de participation, enjeu crucial
Dans ce contexte de tensions et de divisions, le taux de participation au référendum sera scruté de près, car il déterminera la légitimité du nouveau texte constitutionnel. Alors que le camp du « oui » se montre sûr de lui, l’opposition mise sur un boycott massif pour contester la volonté du président Touadéra. L’avenir politique de la Centrafrique semble plus incertain que jamais, et le pays est suspendu à l’issue de ce scrutin crucial pour son avenir démocratique.