Les États-Unis ont pris la décision de placer Abderrahim Hamdan Daglo, le numéro deux des Forces de soutien rapide au Soudan, sous sanctions. Cette action vise à répondre aux graves allégations de violences et de violations des droits humains commises par les membres des FSR, notamment des massacres de civils, des meurtres ethniques et des violences sexuelles, tant au Darfour que dans d’autres régions du pays.
Cette mesure de sanctions contre Abderrahim Hamdan Daglo, qui est également le frère et bras droit du général Hemedti, chef des Forces de soutien rapide, est significative. Elle envoie un message fort, car il s’agit de la première personne à être sanctionnée par les États-Unis dans le contexte de la guerre civile au Soudan. Cette action vise à sanctionner les responsables de ces exactions et à geler leurs avoirs aux États-Unis.
La guerre civile au Soudan a été marquée par une impunité persistante pour les auteurs de violences et d’atrocités, en particulier depuis la guerre du Darfour en 2003. Cette impunité a contribué à la crise actuelle, où les acteurs du conflit estiment que la violence est un moyen légitime pour défendre leurs intérêts.
La décision américaine de sanctionner Abderrahim Hamdan Daglo suscite des questions quant à pourquoi le numéro un des FSR, Mohamad Hamdane Daglo, dit Hemedti, n’a pas été visé. Certains estiment que cette décision repose sur les responsabilités spécifiques de chaque dirigeant sur le terrain, tandis que d’autres considèrent que les sanctions visent Abderrahim en raison de ses liens avec les entreprises familiales, dont l’une est impliquée dans l’exploitation minière. Par ailleurs, des rumeurs sur la disparition de Hemedti alimentent les spéculations, car il n’a pas été vu en public depuis un certain temps.
À la lumière de cette situation, DefendDefenders, une ONG africaine de défense des droits de l’homme, a lancé un appel avec le soutien de 120 associations. Cet appel demande au Conseil des droits de l’homme de l’ONU de créer un mécanisme indépendant pour juger les crimes commis au Soudan depuis le début de la guerre en avril dernier. La communauté internationale reconnaît que l’impunité est au cœur de la crise actuelle, et il est crucial de documenter les violations, d’identifier les auteurs et de les traduire en justice, que ce soit devant la Cour pénale internationale ou d’autres tribunaux créés à cet effet à l’avenir.