Ces attaques ont fait « six morts » et vingt blessés dans les trois camps visés à Sévaré, Bapho et Niono par des « groupes armés terroristes qui ont utilisé des véhicules kamikazes bourrés d’explosifs », a affirmé l’armée malienne dans un communiqué.
Elles ont été revendiquées par la katiba du Macina du prédicateur peul Amadou Koufa, dans un message audio. « Ce dimanche matin, les moujahidines de la katiba de Macina ont frappé trois camps des Fama », citant Ségou, Bapho et Niono, selon ce message audio en langue bambara. « Nous avons frappé ces camps au même moment avec un intervalle de cinq minutes. [Outre les] morts, on leur a causé des dégâts matériels », ont ajouté les jihadistes.
Ségou, localité dans le centre du Mali, ne fait pas partie des camps ciblés cités par l’armée malienne qui a mentionné Sévaré parmi les camps attaqués, contrairement aux auteurs de la revendication.
Ces assauts ont aussi provoqué d’importants dégâts matériels. Selon des sources militaires, des bâtiments et des véhicules, dans le camp de Sévaré, ont été détruits et calcinés. Des débris jonchaient le sol où étaient visibles des traces de feu, et les vitres d’une église du voisinage ont été soufflées. À Bapho, un hélicoptère a été endommagé.
Des milliers de morts civils et de combattants
Plongé depuis 2012 dans une crise sécuritaire profonde que le déploiement de forces étrangères n’a pas permis de régler, le Mali a connu deux coups d’État militaire depuis août 2020. Parties du nord du pays, les violences jihadistes se sont étendues vers le centre et le sud avant que le conflit ne se complique avec l’apparition de milices communautaires et de bandes criminelles. Ces rivalités ont fait des milliers de morts civils et de combattants, et le centre du Mali est actuellement un des principaux foyers de la crise sahélienne.
La junte, au pouvoir depuis 2020, s’est rapprochée de Moscou en même temps qu’elle se détournait de la France, engagée militairement dans le pays contre les jihadistes depuis 2013. Sur fond de crise diplomatique avec la junte, Paris avait annoncé en février le retrait de ses soldats déployés au Mali, l’opération devant s’achever cet été.