La Haute Cour de justice de Sierra Leone a récemment accordé une libération sous caution à l’ex-président Ernest Bai Koroma. Il était en attente de son procès pour son implication présumée dans la tentative de coup d’État du 26 novembre. Cette décision judiciaire marque un tournant notable dans l’affaire politiquement chargée de l’ancien chef d’État.
Les avocats de Koroma, invoquant des raisons de santé, ont plaidé pour sa libération et le transfert au Nigeria pour des soins médicaux. Après délibération, la Haute Cour a accepté leur requête, mettant fin à six semaines d’assignation à résidence de l’ex-président, âgé de 70 ans. Cette décision est intervenue après des pressions soutenues de la part de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao).
Ernest Bai Koroma, président de la Sierra Leone de 2007 à 2018, a été inculpé le 3 janvier de trahison et dissimulation de trahison liées au coup d’État manqué du 26 novembre. Cette période a été marquée par des violences ayant entraîné la mort de plus de 20 personnes. Koroma rejette toute responsabilité, et ses avocats qualifient le procès de « politique ». Cette affaire s’inscrit dans un contexte de crise politique exacerbée par la réélection controversée du président Julius Maada Bio.
L’autorisation accordée à Koroma de quitter le pays pour une durée de 90 jours suscite des interrogations sur la suite du procès. Ce développement intervient dans un contexte de tensions politiques accrues et de craintes de déstabilisation régionale. La Cédéao joue un rôle crucial dans cette affaire, ayant mené des efforts diplomatiques intenses pour négocier un exil temporaire de l’ex-président.
La Cédéao a multiplié les visites et les négociations en Sierra Leone, mettant en lumière l’inquiétude régionale face au sort de Koroma. Le président de la Commission, Dr Omar Alieu Touray, a personnellement discuté avec le gouvernement sierra-léonais. Ces démarches reflètent la volonté de la Cédéao d’éviter une escalade des tensions et une potentielle instabilité dans la région.
L’annonce de la libération de Koroma a provoqué diverses réactions au sein de la Sierra Leone, où la presse rapportait des menaces de manifestations contre le gouvernement. La situation reste tendue, avec le déploiement de forces de sécurité dans la capitale et l’annonce par la Cédéao du déploiement imminent d’une force de stabilisation. Les experts estiment que le transfert de Koroma hors du pays pourrait aider à apaiser les tensions actuelles, soulignant les craintes d’une persécution politique de l’opposition dans le pays.