La présidente tanzanienne, Samia Suluhu Hassan, a récemment exprimé sa décision de renvoyer plus de 200 000 réfugiés présents en Tanzanie dans leurs pays d’origine. Cette annonce, faite le 22 janvier, a suscité des réactions mitigées, tant au niveau national qu’international.
Lors d’une rencontre à Dar es-Salaam avec le haut commandant de la Tanzanian Defence Forces (TDF), la présidente a mis l’accent sur la nécessité d’identifier les réfugiés résidant en Tanzanie pour faciliter leur retour. Elle a souligné l’importance de cette démarche, bien que la présence des réfugiés soit traditionnellement tolérée en Tanzanie.
La Tanzanie, longtemps considérée comme un havre pour les réfugiés d’Afrique de l’Est, accueille aujourd’hui plus de 250 000 personnes, principalement des Burundais et des Congolais. Ces derniers fuient des situations de conflits et d’instabilité dans leurs pays respectifs. La crise politique burundaise de 2015 et les violences dans l’est de la RDC sont des exemples marquants ayant conduit à ces flux migratoires.
La décision de la présidente Hassan s’inscrit dans un contexte de pression économique et sécuritaire croissante. Elle espère par cette mesure alléger le fardeau économique du pays et résoudre les problèmes sécuritaires potentiels. Cependant, la Tanzanie entend collaborer avec le HCR et les pays d’origine des réfugiés pour une résolution pacifique et ordonnée de cette situation.
Boniface Mwabukusi, avocat et militant des droits de l’homme, a exprimé son indignation face à cette annonce. Il souligne la responsabilité morale et internationale de la Tanzanie à accueillir les réfugiés et remet en question la faisabilité et l’éthique de cette décision. Il appelle à une réévaluation des politiques actuelles et à une meilleure prise en charge des réfugiés dans les camps.
La Tanzanie se trouve à la croisée des chemins, entre ses obligations internationales et les défis internes. La décision de renvoyer les réfugiés soulève des questions complexes sur la sécurité, l’économie et la morale. La route vers une solution équilibrée et humaine reste semée d’embûches.