Le gouvernement gabonais, lors du Conseil des ministres du 22 janvier, a annoncé l’attribution d’une série de primes financières aux Forces de défense et de sécurité (FDS). Cette initiative comprend l’octroi d’une indemnité nommée “coup de la liberté”, en référence au putsch du 30 août, ainsi que des primes de performance pour les forces aux frontières et une valorisation des diplômes militaires. Ces mesures ont suscité de vives réactions dans le pays.
Bien que les montants exacts des primes demeurent inconnus, leur annonce a provoqué l’étonnement. Certains, comme le vice-président du parti Réagir, Étienne Franky Meba Ondo, y voient une forme de favoritisme, en contraste avec la récente réforme des bourses scolaires, aux critères désormais plus stricts. Cette situation est perçue comme un exemple flagrant d’injustice et de politique à deux vitesses.
Cette décision intervient dans un contexte tendu, marqué par un coup d’État le 30 août, qui a porté au pouvoir le général Oligui Nguema. Des voix s’élèvent pour critiquer ces primes comme une tentative de corruption ou de populisme visant à s’assurer le soutien de l’armée, dans la perspective des élections prévues en fin de transition. Ces primes sont ainsi interprétées comme un moyen pour le président Nguema de consolider son pouvoir.
Malgré les critiques, certains avis sont plus modérés. Un enseignant souligne par exemple que des critères plus sévères pour l’attribution des bourses pourraient stimuler l’effort scolaire. D’autres justifient la prime du “coup d’État” en rappelant les risques encourus par les militaires, ou soulignent l’attrait nécessaire des postes frontaliers, souvent délaissés en raison de conditions de vie difficiles. L’existence de primes similaires dans d’autres secteurs, comme la magistrature et l’enseignement, est également mise en avant pour justifier ces mesures.
Ces différentes perspectives révèlent un débat plus large sur la gestion des ressources et des priorités du gouvernement gabonais. L’attribution de ces primes militaires, en parallèle de restrictions dans d’autres domaines comme l’éducation, soulève des questions sur l’équilibre des dépenses publiques et la répartition équitable des ressources.
En conclusion, au-delà des controverses, cet épisode souligne le besoin pour le gouvernement de clarifier sa politique et d’améliorer sa communication. Une approche plus pédagogique permettrait non seulement de réduire les malentendus, mais aussi d’assurer une meilleure compréhension des décisions politiques par le public. Cette transparence est essentielle pour maintenir la confiance entre le gouvernement et les citoyens gabonais.