Le report sine die de l’élection présidentielle au Sénégal a conduit un groupe de candidats à saisir le Conseil constitutionnel, une démarche initiée par El Hadji Mamadou Diao et relayée par la presse internationale. Cette action judiciaire vise à contester la décision du dirigeant sénégalais, jugée contraire aux principes constitutionnels du pays.
Les candidats, au nombre de huit initialement, ont formé un collectif accompagné d’un pool d’avocats pour défendre leur cause. Ils contestent la légitimité du décret présidentiel, arguant qu’il enfreint la Constitution sénégalaise en ce qui concerne l’inviolabilité du mandat présidentiel. Ce recours auprès du Conseil constitutionnel souligne la volonté des candidats de voir cette institution jouer son rôle de garant du processus électoral.
Cette situation découle d’une décision unilatérale du président sénégalais d’ajourner l’élection présidentielle sans fixer de nouvelle date, invoquant la nécessité d’un “dialogue national ouvert”. Ce report a suscité de vives réactions parmi l’opposition et les candidats à la présidence, qui y voient une violation flagrante des dispositions constitutionnelles régissant la durée et l’intangibilité du mandat présidentiel.
Les candidats et leurs soutiens attendent désormais la réaction du Conseil constitutionnel, dans l’espoir qu’il invalide le décret présidentiel. Parallèlement, ils scrutent les décisions de l’Assemblée nationale concernant le mandat présidentiel, tout en planifiant leur stratégie face aux potentielles modifications des règles électorales annoncées par le chef d’État.
El Hadji Mamadou Diao exprime des inquiétudes quant au futur du paysage politique sénégalais, notamment en raison de projets de réforme visant à modifier les conditions de parrainage des candidats. Ces changements pourraient restreindre l’accès aux élections à certains partis, remettant en cause l’inclusivité du processus électoral.
La crise autour du report de l’élection présidentielle met en lumière les défis de la démocratie au Sénégal, entre aspirations à la stabilité et exigences de transparence et d’inclusivité. La décision du Conseil constitutionnel, attendue avec impatience, pourrait redéfinir les contours de l’avenir politique sénégalais, dans un contexte de méfiance croissante envers les intentions du pouvoir en place.