Le Nigeria réclame 10 milliards de dollars de compensation à la plateforme d’échange de cryptomonnaies Binance, accusée d’accélérer l’effondrement de la monnaie nationale, le naira. La devise a perdu plus de 40% de sa valeur depuis le début de l’année alors que le pays fait face à une inflation record.
« Si nous ne fermons pas Binance, Binance va détruire l’économie de ce pays ». C’est avec cette formule choc que le conseiller et porte-parole du président Bola Tinubu a défendu les sanctions du gouvernement contre la plateforme d’échange de cryptomonnaies.
L’accès à l’application et au site de Binance n’est plus possible depuis la semaine dernière au Nigeria. Des restrictions qui s’appliquent à d’autres plateformes similaires. Mercredi soir, deux cadres de la compagnie dépêchés au Nigeria ont été brièvement retenus et privés de leurs passeports. Le lendemain, Binance a banni les échanges en naira sur sa plateforme.
Les autorités nigérianes accusent ses utilisateurs de « manipuler les taux de change » au moment où la devise nationale s’effondre et où l’inflation monte en flèche. La Banque centrale a estimé que près de 26 milliards de dollars ont transité par Binance en un an, sans qu’aucun contrôle ne soit possible.
Acculées par un contexte économique très préoccupant, les autorités ont donc décidé de sévir en réclamant 10 milliards de dollars de dommages et intérêts à la plateforme d’échange dans l’espoir de dissuader les Nigérians d’investir dans les cryptomonnaies, particulièrement populaires en temps de crise.